Agadir / Tourisme A cœur ouvert avec Saïd Scally, président du CRT d’Agadir Souss Massa


Rédigé le Lundi 19 Décembre 2022 à 13:04 | Lu 73 commentaire(s)

On ne peut faire du tourisme à Agadir avec 20 hôtels fermés !
Le Club Régional de la Presse de Souss Massa a accueilli, il y a quelques jours dans son siège, Saïd Scally, président du Conseil Régional du Tourisme (CRT) d’Agadir SM.


Figure de proue et professionnel mondialement reconnu pour la vision et le franc-parler vis-à-vis du secteur et ses rouages, l’hôte émérite des journalistes avait tenu, tout au long de cette conférence, un discours on ne peut plus clair, juste et net sur la situation qui émaille la situation critique de la station balnéaire prisée du royaume. Ce baobab avéré du domaine ne mâchait pas ses propos pour en rapporter l’évolution réelle et en porter des jugements sérieuses, sans pour autant, en être trop pessimiste mais veillant à entretenir des lueurs d’espoir.

 . « Vous savez, l’histoire du tourisme à Agadir fut une volonté implacable de Feu le Roi Hassan II, lorsqu’il prit en mains la mise en train du secteur, dans le sillage de la renaissance de la ville sinistrée. A l’époque, on a fait appel à des investisseurs de profonde fibre civique pour exaucer le désidérata Royal, à travers le montage de bâtisses hôtelières et la floraison des activités parallèles. Ce fut par la suite, l’ère fastueuse de ce pôle économique, en grande pompe, jusqu’au moment où l’on avait commencé à tourner le dos à la destination, à l’échelon central par de décisions prises à son encontre, soit au niveau de l’aérien, soit de la promotion ou encore de l’intérêt, à plus d’un titre ! », remémorait-il, tout en déplorant ce déclin auquel ce produit littoral de rêve fut soumis, il y a des lustres.

A cet égard, l’illustre témoin ne manquait pas de rendre un bel hommage à tous les opérateurs qui s’étaient attelés à monter cet édifice. « Aujourd’hui, on ne saurait continuer à se lamenter face à la décrépitude chronique qui ébranle le secteur ou bien dormir sur les lauriers d’antan. Il va donc falloir se ressaisir, à bâtons rompus, en vue de redorer le blason de la destination, par le biais de la refonte de toutes les structures du CRT dans sa globalité, l’ouverture sur les toutes les composantes de la région Souss Massa, l’inclusion fédérée des  compétences d’industrie touristique, la mise en avant d’une stratégie de travail reposant sur les priorités à introduire et les chantiers à valoriser, avec des partenaires potentiels, en particulier, le président du conseil régional et le maire de la ville », mettait-il en exergue les missions à mettre en œuvre en tant qu’acteur salutaire auquel on a confié cette tâche ardue de préparer la prochaine assemblée générale, mais également de réunir les conditions de sa réussite, sur la base d’un canevas d’approche, fondé sur la restructuration, l’assainissement et le balisage des pistes à emprunter. 

  « On ne pourrait guère faire d’Agadir « un fleuron » de tourisme, avec une modique capacité litière, sachant que pas moins de vingt d’hôtels sont toujours verrouillés, pour des raisons de litige ou autres, alors que la formule désastreuse du All Inclusive continue à mettre à genou une métropole en pleine gestation générée par le PDU, mis sur orbite par Sa Majesté, en février 2020 à 2024 et à l’arrière-pays aussi splendide et attractif ! », martelait Saïd Scally, tout en formulant le souhait le plus ardent pour voir resplendir une ville qui lui a tant donné et qu’il est temps de lui en rendre. Il conclut ce beau témoignage par l’allocution magistrale et non moins pathétique qu’il avait présentée lors du congrès des agences de voyages germaniques  (DRV), tenu pour la troisième fois à Agadir. Au cours de son discours, l’éminent intervenant n’a pas hésité à « réprimander » l’assistance allemande, en présence du Directeur Général de l’ONMT, pour avoir longtemps abandonné la destination d’Agadir, alors qu’ils étaient si amoureusement attachés à la somptuosité de la baie idyllique. Cette douce «remontrance» aura incité l’audience allemande à décocher des rafales d’applaudissements, pour la clarté du message fringant, mais peut-être pour avoir réveillé tant de repentir envers cette destination de prédilection, longtemps mise à l’abandon.
 
Propos recueillis par Saoudi El Amalki