Les hôteliers allemands ont fini par bien tirer les ficelles de leur différend avec le géant de la réservation en ligne Booking.com sur la clause du meilleur prix. De quoi donner à réfléchir au législateur et fisc marocains.
Deux mille hôtels allemands ont intenté une action en justice devant le tribunal de Berlin, affirmant que la mise en œuvre de cette clause avait permis à Booking.com d’acquérir une position de monopole et de lui permettre de réclamer des commissions abusives.
Depuis 2004, Booking.com impose aux hôtels partenaires de se conformer à la clause du «meilleur prix», qui empêche les unités hôtelières de proposer des prix plus bas sur d’autres canaux de distribution, y compris leurs propres sites Web. En 2013, l’Association allemande des hôtels (IHA) a déposé un mémorandum auprès de l’Autorité fédérale des monopoles qui, en 2015, à la suite d’une enquête, a contraint la plateforme de réservation à supprimer ces clauses en Allemagne, ce qui s’est produit en Autriche deux ans plus tard.
Malgré cette victoire, la plateforme a réussi à attirer une telle masse de consommateurs que sa position dominante sur le marché lui a permis d’exiger des commissions atteignant 50% du prix de la chambre. Comme le souligne le directeur de l’IHA, Markus Luthe, selon la clause du meilleur prix, les taches de réservation sont non seulement restées extrêmement élevées depuis 2004, mais ont considérablement augmenté au fil des ans. Pour cette raison, les hôteliers demandent une compensation à Booking.com.
Bien que la plateforme ait exprimé son intention de négocier des accords pour construire une nouvelle relation avec les hôtels, en octobre 2020, elle a suspendu les négociations et poursuivi 66 hôtels participant au processus de négociation devant un tribunal d’Amsterdam. La réponse des hôteliers est venue avec le procès de Berlin. Il est rappelé qu’en novembre 2020, un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJE) a ouvert la porte à des plaintes contre la plateforme dans n’importe quel État membre de l’UE et pas seulement aux Pays-Bas où elle est basée.
L’action en justice bénéficie du soutien de l’IHA, qui affirme vouloir soutenir les hôteliers dans leurs efforts pour faire valoir leurs droits et avoir conclu des accords avec des établissements de crédit et des cabinets d’avocats pour garantir que les entrepreneurs puissent assumer les coûts. la procédure.
La plateforme n’est pas d’accord avec l’association des hôteliers et se dit prête à un dialogue ouvert et constructif. Il s’est adressé à l’Union, évoquant des accusations sans fondement et soulignant qu’il était temps « d’éviter des litiges juridiques inutiles et coûteux et de concentrer nos efforts sur la relance de l’industrie du voyage ».
Mais, au Maroc, c’est une autre paire de manche discréditant tout le circuit de l’opération de vente de séjour. En premier, ce sont les agences de voyages qui en pâtissent. En second lieu, une grande majorité sont tout bonnement sous le diktat du superpuissant « réserveur » en ligne, coupant l’herbe sous le pied aux agences de voyages question tarifs attractifs. Enfin, le courage béni de vendre des séjours aux Marocains au Maroc… Le comble de l’hérésie !
A quand le réveil et un vrai partenariat fondé entre les hôteliers et agents de voyages pour limiter les dégâts ?
Source : http://premiumtravelnews.com par Mustapha Amal