Environnement Changement climatique / GIEC : Une nouvelle « Alerte rouge pour l’humanité »


Rédigé le Dimanche 15 Aout 2021 à 13:52 | Lu 97 commentaire(s)

Le GIEC a révélé le premier volume de son 6ème rapport dédié aux aspects physiques du changement climatique. La publication décrit les contours d’un cataclysme climatique en cours. Très attendu, le premier volume du 6ème rapport d’évaluation du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) relatif aux aspects physiques du changement climatique a été publié le lundi 9 août.


Ce travail est le résultat de plusieurs années d’un labeur mené par 234 experts (issus de 66 pays) qui ont méthodiquement analysé la littérature scientifique (14.000 études), afin de livrer la mise à jour la plus exhaustive possible des connaissances sur le climat, à l’issue d’un strict processus de validation impliquant les 195 Etats-membres du GIEC.

  Si les précédents rapports du GIEC ont toujours mis en exergue le danger des impacts du changement climatique et la nécessité d’une action mondiale coordonnée, le premier volume de ce 6ème rapport est, selon le Secrétaire Général de l’ONU, une « alerte rouge pour l’humanité ».

 En plus d’asseoir définitivement le rapport de cause à effet entre activités humaines et changements climatiques, le GIEC démontre que le réchauffement de la planète affecte toutes les régions du globe, souvent d’une manière irréversible.

Vers un lendemain incertain ?

  Le rapport du GIEC indique que depuis la seconde moitié du XIXème siècle, les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont provoqué une augmentation moyenne de la température mondiale de 1,1 ºC. Cette tendance devrait se poursuivre au cours des 20 prochaines années, entraînant une augmentation totale d’au moins 1,5 ºC depuis l’ère préindustrielle.

  Selon les auteurs, l’augmentation de 1,5 ºC pourrait même être atteinte dans 9 ans, ce qui entraînerait plusieurs conséquences irréversibles parmi lesquelles la disparition de 70% des coraux du Pacifique. «A moins qu’il n’y ait des réductions immédiates, rapides et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, la limitation du réchauffement à près de 1,5°C ou même 2°C seront hors de portée.

  Pour 1,5°C de réchauffement climatique, il y aura des vagues de chaleur croissantes, des saisons chaudes, plus longues et des saisons froides, plus courtes. À 2°C de réchauffement climatique, les chaleurs extrêmes atteindraient plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé», souligne le rapport.

Recrudescence des phénomènes extrêmes

  À l’image des catastrophes naturelles qui se font déjà plus intenses et plus récurrentes, d’autres phénomènes dramatiques pour l’environnement et pour l’Homme ne manqueront pas de s’accentuer. Les océans connaîtront ainsi une augmentation des vagues de chaleur marines, ainsi que l’acidification et la réduction des niveaux d’oxygène qui y sont associées, tandis que les zones côtières de faible altitude seront soumises à davantage d’inondations et d’érosion.


  Le rapport indique que « les évènements extrêmes liés au niveau de la mer, qui se produisaient auparavant une fois tous les 100 ans, pourraient intervenir chaque année d’ici la fin du siècle ». Si les températures vont augmenter sur l’ensemble de la planète, le changement sera plus prononcé dans les zones émergées, notamment l’Arctique, où la hausse de la température moyenne devrait être plus de deux fois supérieure à la moyenne mondiale.

Selon les prévisions, les précipitations vont augmenter aux latitudes élevées, provoquant des inondations, des coulées de boue et d’autres catastrophes naturelles, tandis que certaines régions connaîtront des sècheresses plus sévères.

La priorité de l’élimination du CO2

  Malgré le diagnostic catastrophique établi, les auteurs du GIEC ne se permettent cependant pas de perdre tout espoir. Selon eux, si les émissions de dioxyde de carbone, et d’autres gaz à effet de serre, causées par l’Homme sont réduites de manière drastique, l’effet sur la qualité de l’air devrait être rapidement visible.

  Le GIEC place notamment son espoir dans «l’élimination anthropique du CO2», un processus dans lequel le CO2 est censé être retiré de l’atmosphère et séquestré pendant de longues périodes. On parle aussi de «compensation carbone».
 
   Cela dit, même si des mesures importantes sont prises dès maintenant, il faudra peut-être encore 20 à 30 ans pour que les températures mondiales se stabilisent, et des centaines, voire des milliers d’années pour que le niveau des mers cesse de monter. En février 2022, sera publié le second volet du rapport du GIEC dédié aux impacts du changement climatique, l’adaptation et la vulnérabilité. En mars 2022, un troisième volet évaluera l’atténuation du changement climatique. Les trois volets de ce 6ème rapport du GIEC seront alors synthétisés en un seul document global.
 
 
https://www.lopinion.ma/Changement-climatique-GIEC-Une-nouvelle-Alerte-rouge-pour-l-humanite_a17614.html    par  Oussama ABAOUSS
.