C’est clair, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) partage les mêmes opinions d’une large majorité des professionnels qui, à l’occasion, présenteront leur candidat au Conseil dont on ne connaît, en passant, pas encore le nom.
Très élaboré, le rapport que le CESE vient de publier est d’un très grand intérêt et a été favorablement accueilli par la communauté professionnelle car mettant à nu les maux et tares du secteur et sa façon d’être géré. Des vérités sans cesse relayées par plusieurs relais associatifs et autres. Mieux, il vient consacrer l’importante feuille de route touristique publiée, il y a quelques mois, par l’Alliance des Economistes Istiqlaliens.
Bref, aux yeux du Conseil, les échecs constatés sont au nombre de 6.
Primo : Le rapport entame son classement par le problème de la Gouvernance. Un échec que le Conseil recommande de surmonter par la mise en place d’une loi-cadre du tourisme préludant à une bonne planification stratégique intégrée garantissant la disponibilité des moyens et des ressources, et permettant le suivi et l’évaluation de l’ensemble de la chaîne de valeur. Ce qui rappelle étrangement le projet avorté de la Haute Autorité du Tourisme dont on n’entend plus parler.
deuxio: Le tourisme durable qui continue à jouer le rôle de figurant dans la politique de développement touristique malgré la richesse inestimable du pays dans ce segment. Du coup, la vision du CESE appelle à l’activation de la Charte marocaine du tourisme durable et à contribuer par le biais du système fiscal à la promotion d’investissements durables, productifs et à jour dans les opportunités d’emploi susceptibles de stimuler la création de valeurs dans les territoires d’implantation et l’adoption de l’approche «tourisme de 365 jours».
Tertio : Retard dans la mise en application du tout digital. A ce niveau, le conseil propose d’adopter un système marocain de réservation et de paiement pour éviter la sortie des devises fortes et de recevoir des commissions d’acteurs extérieurs au Maroc, ainsi que de développer le mécanisme officiel de communication numérique en mettant en adéquation avec les attentes du client.
Quarto: Politique timide de développement du tourisme national ou domestique. Le Conseil estime qu’il est important de proposer des produits pour le tourisme national à travers les différentes offres proposées au touriste étranger, des produits qui soient compatibles avec le pouvoir d’achat du touriste marocain. Conformément à la vision du conseil, il est nécessaire d’encourager le tourisme social et solidaire, de développer des centres d’hébergement pour les jeunes et de créer une offre adaptée aux Marocains résidant à l’étranger, en tenant compte de leur mode de vie et de leurs habitudes de consommation dans le domaine des activités récréatives et sportives.
Cinquo: La problématique des ressources humaines dont le Conseil recommande le traitement et de revoir les filières de formation professionnelle et universitaire, en mettant à jour la carte de l’emploi dans le secteur du tourisme et en travaillant à la conclusion d’une convention collective sectorielle dans le domaine de la formation et renforcement des capacités.
Sexto : Retard dans la mise en place définitive de la Régionalisation Avancée. Le Conseil estime que la régionalisation avancée et le pacte de décentralisation constituent une opportunité pour parvenir à un équilibre dans le développement du tourisme entre les territoires et les destinations touristiques, ce qui appelle à établir une convergence entre les stratégies nationales liées aux secteurs du tourisme, de la culture, de l’industrie traditionnelle, de la jeunesse, des sports, du développement durable et autres et d’en activer le process.
Le Conseil a également proposé de soutenir la mise en œuvre de stratégies régionales de tourisme durable, en accompagnant les conseils régionaux dans la préparation et la mise en place de projets dans ce domaine au sein des programmes de développement régional, et en présentant une offre variée centrée autour de sentiers touristiques qui traversent plusieurs attractions remises en valeur selon une orientation touristique commune et responsable.
Dans l’ensemble, les 6 recommandations n’ont certes pas échappé à l’œil vigilant de ceux qui sont monté sans cesse au créneau pour dénoncer en substance les différents manquements constatés dans la politique de développement du tourisme. Ce qui nous fait revenir à la mémoire le fameux rapport du Comité des Experts demeuré sans suite depuis son élaboration. En fait, qu’est-il devenu?
Source : http://premiumtravelnews.com/cese-les-6-peches-capitaux-du-tourisme-marocain/ Par Mustapha Amal