Cheffe du bureau de renseignement pour l'Afrique du Nord et le Moyen Orient au sein du BND, Isabel Werenfels est chargée, depuis sa mise en fonction, d’étudier les relations de l'Allemagne avec les pays du Maghreb. Toutefois, durant les dernières années et particulièrement depuis la multiplication des victoires diplomatiques du Royaume dans l’affaire du Sahara, elle s’est beaucoup penchée sur le Maroc, insistant dans différents rapports sur la nécessité de « limiter ses ambitions ».
Dernier en date, le rapport du « Bundesnachrichtendienst » dans lequel elle aurait indiqué que l’alliance entre Rabat et Tel Aviv est un « choc puissant » non seulement pour l'Allemagne, mais pour toute l’Union Européenne, «car elle représente une menace pour ses intérêts et une menace directe pour elle-même à court et à moyen terme ». L’argument qu’aurait avancé l’auteure est que l'Afrique du Nord est pour l’Europe une zone fertile pour vendre ses produits et une porte donnant accès à l'immense marché africain, négligeant d’emblée que l’Afrique d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier et que les politiques de ses pays s'articulent autour de la promotion des intérêts communs et par la mise en place de partenariats solidaires win-win, qui ne se limitent pas à l'Europe.
«L'accord israélo-marocain nous épuisera (NDLR :Allemagne) ; d'autant plus que pour les marchés miniers, pour lesquels nous avons défini une stratégie depuis 2019 lorsque nous avions conclu un accord avec plusieurs de nos sociétés pour opérer en Afrique, et nous étions certains qu'elles commenceraient clairement à pénétrer ce grand marché en 2020», aurait-elle souligné, avant d’ajouter que la pandémie du Covid-19 aurait retardé ce projet que Berlin avait bien planifié et mûrement pensé, les relations commerciales avec l'Afrique « étant encore très faibles ».
Par ailleurs, Isabel Werenfels, qui a décroché son doctorat en Algérie et qui ne cache pas son faible pour ce pays (Comme en témoigne son ancienne bio sur Twitter qu’elle a supprimé après la polémique de SWP : «Has a very weak spot for #Algeria»), aurait suggéré l’’accès à l'Afrique via l'Algérie, en avançant que Rabat ne serait pas enthousiaste à l'idée d'engager un partenariat avec Berlin. Elle aurait affirmé qu’Alger offre à l'Allemagne « tous les privilèges et facilités dans le domaine économique et même politique ». « L'entrée d'une puissance économique comme Israël en partenariat avec une puissance émergente comme le Maroc ne nous laissera même pas l'espace d'expansion dans une région riche en minerais dont l'industrie allemande a besoin, car notre action ne s'est pas opérée avec la rapidité requise », aurait-elle poursuivi.
Travail de sabotage
Le rapport en question donnerait également des éléments qui pourraient être liés directement à la crise maroco-allemande. Jusqu’à maintenant, les raisons dévoilées par les médias concernaient l’attitude perfide et hostile vis-à-vis de l’intégrité territoriale du Maroc. A cela, s’ajoute le fait que Berlin fût le premier pays à se lever contre la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara en n’ayant pas hésité à appeler à une réunion du Conseil de Sécurité au lendemain de la décision de Trump, sans oublier l’exclusion du Maroc de la Conférence de Berlin sur la Libye. Or, en passant en revue le prétendu rapport de Werenfels l’hostilité allemande serait bien plus grave.
En parcourant les documents dans les archives des services secrets allemands, l’auteure aurait trouvé que ces derniers ont tenté de « créer de nombreux problèmes complexes pour le Maroc, et d’arrêter ses activités dans de nombreuses parties de l'Afrique au détriment de ses ennemis et concurrents traditionnels dans la région ».
Le contrôle effectif du BDN sur de nombreux secteurs industriels en Afrique, aurait joué, selon la même source, un rôle important dans la perturbation de la marche des entreprises marocaines et leur développement dans l’Afrique de l’Ouest et dans de nombreuses régions africaines, ainsi que leur lobbying politique, dans le but de nuire aux intérêts du Maroc et de l'affaiblir dans la région. Selon les paroles attribuées à Werenfels et qui pour l’instant n’ont été ni confirmées ni infirmées, le plan qui aurait coûté beaucoup d'argent aux contribuables allemands a non seulement échoué, mais a fait émerger «une nouvelle Turquie dans la Méditerranée occidentale».
L’Espagne se plaint des accords d’Abraham !
Selon ledit rapport, l’Espagne serait insatisfaite du soutien américain au Maroc, « en particulier après les accords d'Abraham », notant qu’un coup de froid a été remarqué entre Washington et Madrid, et qui s'est traduit par le transfert de nombreux soldats américains des bases espagnoles vers les bases italiennes.
Cela dit, la même source précise que le volcan qui sommeille entre Madrid et Rabat menacerait d'exploser, notant que Berlin ne peut être qu'un fervent partisan de Madrid. Concernant les deux villes occupées de Sebta et Mellila, l’auteure aurait indiqué que les rapports des services allemands notent que ces « deux villes sont soumises à un terrible siège marocain et que nous devons les aider financièrement et économiquement, car elles font partie intégrante de l'Europe et constituent des débouchés stratégiques non seulement pour Madrid, mais même pour l'Union Européenne». Les deux villes «sont au bord de l'effondrement», aurait commenté l’auteure, appelant le gouvernement (NDLR : allemand) à œuvrer pour un support global à l’Espagne.
Ce rapport, dont on en saura sans doute davantage dans les jours à venir, et qui s’ajoute à la très controversée étude du Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) – qui pour rappel a exhorté l’UE à «relativiser les ambitions hégémoniques du Maroc» tout en favorisant la coopération avec Alger et Tunis – confirmerait, d’une part, la position hostile d'Isabel Werenfels et expliquerait, d’autre part, les raisons de la crise entre le Maroc et l’Allemagne, dont les autorités ne manifestent plus de respect pour les institutions ni l’intégrité du Royaume. Il ne faut donc pas s’étonner de voir la froideur diplomatique se poursuivre dans le futur, car le Maroc n’accepte plus d’être pris de haut.
Dernier en date, le rapport du « Bundesnachrichtendienst » dans lequel elle aurait indiqué que l’alliance entre Rabat et Tel Aviv est un « choc puissant » non seulement pour l'Allemagne, mais pour toute l’Union Européenne, «car elle représente une menace pour ses intérêts et une menace directe pour elle-même à court et à moyen terme ». L’argument qu’aurait avancé l’auteure est que l'Afrique du Nord est pour l’Europe une zone fertile pour vendre ses produits et une porte donnant accès à l'immense marché africain, négligeant d’emblée que l’Afrique d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier et que les politiques de ses pays s'articulent autour de la promotion des intérêts communs et par la mise en place de partenariats solidaires win-win, qui ne se limitent pas à l'Europe.
«L'accord israélo-marocain nous épuisera (NDLR :Allemagne) ; d'autant plus que pour les marchés miniers, pour lesquels nous avons défini une stratégie depuis 2019 lorsque nous avions conclu un accord avec plusieurs de nos sociétés pour opérer en Afrique, et nous étions certains qu'elles commenceraient clairement à pénétrer ce grand marché en 2020», aurait-elle souligné, avant d’ajouter que la pandémie du Covid-19 aurait retardé ce projet que Berlin avait bien planifié et mûrement pensé, les relations commerciales avec l'Afrique « étant encore très faibles ».
Par ailleurs, Isabel Werenfels, qui a décroché son doctorat en Algérie et qui ne cache pas son faible pour ce pays (Comme en témoigne son ancienne bio sur Twitter qu’elle a supprimé après la polémique de SWP : «Has a very weak spot for #Algeria»), aurait suggéré l’’accès à l'Afrique via l'Algérie, en avançant que Rabat ne serait pas enthousiaste à l'idée d'engager un partenariat avec Berlin. Elle aurait affirmé qu’Alger offre à l'Allemagne « tous les privilèges et facilités dans le domaine économique et même politique ». « L'entrée d'une puissance économique comme Israël en partenariat avec une puissance émergente comme le Maroc ne nous laissera même pas l'espace d'expansion dans une région riche en minerais dont l'industrie allemande a besoin, car notre action ne s'est pas opérée avec la rapidité requise », aurait-elle poursuivi.
Travail de sabotage
Le rapport en question donnerait également des éléments qui pourraient être liés directement à la crise maroco-allemande. Jusqu’à maintenant, les raisons dévoilées par les médias concernaient l’attitude perfide et hostile vis-à-vis de l’intégrité territoriale du Maroc. A cela, s’ajoute le fait que Berlin fût le premier pays à se lever contre la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara en n’ayant pas hésité à appeler à une réunion du Conseil de Sécurité au lendemain de la décision de Trump, sans oublier l’exclusion du Maroc de la Conférence de Berlin sur la Libye. Or, en passant en revue le prétendu rapport de Werenfels l’hostilité allemande serait bien plus grave.
En parcourant les documents dans les archives des services secrets allemands, l’auteure aurait trouvé que ces derniers ont tenté de « créer de nombreux problèmes complexes pour le Maroc, et d’arrêter ses activités dans de nombreuses parties de l'Afrique au détriment de ses ennemis et concurrents traditionnels dans la région ».
Le contrôle effectif du BDN sur de nombreux secteurs industriels en Afrique, aurait joué, selon la même source, un rôle important dans la perturbation de la marche des entreprises marocaines et leur développement dans l’Afrique de l’Ouest et dans de nombreuses régions africaines, ainsi que leur lobbying politique, dans le but de nuire aux intérêts du Maroc et de l'affaiblir dans la région. Selon les paroles attribuées à Werenfels et qui pour l’instant n’ont été ni confirmées ni infirmées, le plan qui aurait coûté beaucoup d'argent aux contribuables allemands a non seulement échoué, mais a fait émerger «une nouvelle Turquie dans la Méditerranée occidentale».
L’Espagne se plaint des accords d’Abraham !
Selon ledit rapport, l’Espagne serait insatisfaite du soutien américain au Maroc, « en particulier après les accords d'Abraham », notant qu’un coup de froid a été remarqué entre Washington et Madrid, et qui s'est traduit par le transfert de nombreux soldats américains des bases espagnoles vers les bases italiennes.
Cela dit, la même source précise que le volcan qui sommeille entre Madrid et Rabat menacerait d'exploser, notant que Berlin ne peut être qu'un fervent partisan de Madrid. Concernant les deux villes occupées de Sebta et Mellila, l’auteure aurait indiqué que les rapports des services allemands notent que ces « deux villes sont soumises à un terrible siège marocain et que nous devons les aider financièrement et économiquement, car elles font partie intégrante de l'Europe et constituent des débouchés stratégiques non seulement pour Madrid, mais même pour l'Union Européenne». Les deux villes «sont au bord de l'effondrement», aurait commenté l’auteure, appelant le gouvernement (NDLR : allemand) à œuvrer pour un support global à l’Espagne.
Ce rapport, dont on en saura sans doute davantage dans les jours à venir, et qui s’ajoute à la très controversée étude du Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) – qui pour rappel a exhorté l’UE à «relativiser les ambitions hégémoniques du Maroc» tout en favorisant la coopération avec Alger et Tunis – confirmerait, d’une part, la position hostile d'Isabel Werenfels et expliquerait, d’autre part, les raisons de la crise entre le Maroc et l’Allemagne, dont les autorités ne manifestent plus de respect pour les institutions ni l’intégrité du Royaume. Il ne faut donc pas s’étonner de voir la froideur diplomatique se poursuivre dans le futur, car le Maroc n’accepte plus d’être pris de haut.
Source : www.lopinion.ma