Selon les dispositions du plan d’aménagement sectoriel et de sauvegarde du centre urbain et du secteur touristique et balnéaire d’Agadir, le terrain en question est réservé à un équipement socio-collectif, notamment un musée. Il se situe dans l’aire de sauvegarde principale du centre-ville d’Agadir qui est le principal noyau patrimonial initié par le Haut-commissariat de la reconstruction d’Agadir. En attendant le lancement des travaux prévus au cours du second semestre 2022, la Société de développement local Agadir Souss-Massa Aménagement, qui en est le maître d’ouvrage, a déjà lancé le concours architectural pour la construction du musée du patrimoine amazigh à la ville d’Agadir portant à la fois sur les études architecturales, muséographiques et le suivi des travaux de construction de ce projet.
Offrant une nouvelle expérience muséale à côté du Musée de la reconstruction et de la mémoire et celui de Timitar au cœur de la zone touristique, le Musée du patrimoine amazigh d’Agadir sera un équipement culturel dans le cadre du PDU d’Agadir, notamment son cinquième volet afférent à la promotion culturelle et la mise en valeur du patrimoine et des lieux de culte.
L’inventaire des collections déjà réalisé
Lieu chargé d’histoire et surtout de mémoire ancestrale, ce musée permettra de contribuer à la promotion du patrimoine amazigh à travers la création d’un nouvel espace spécifique à la portée du public. Pour rappel, la destination Agadir dispose déjà du Musée municipal du patrimoine amazigh qui est érigé à proximité de la zone abritant le futur Parc urbain Al Inbiâat, mais aussi du Grand théâtre et du Théâtre de verdure en cours de réhabilitation.
Selon le maître d’ouvrage du projet, l’objectif visé est de doter ce musée d’une empreinte écologique où l’utilisation des énergies renouvelables, l’usage rationnel des eaux ainsi que les espaces verts seront pris en considération et respecteront les normes en vigueur.
Le programme physique prévu de ce projet englobe plusieurs composantes, notamment les activités d’accueil regroupant un espace d’accueil et une boutique, un espace de billetterie, un restaurant amazigh, en plus d’une tonnelle et d’une boutique sous forme d’aire de vente. Pour les activités principales, elles comprennent les expositions temporaires, un auditorium, une «place publique», des ateliers pédagogiques, des espaces de présentations permanentes pour les collections et une bibliothèque à accès libre.
A cela s’ajoutent les activités logistique, administrative et technique, ainsi que des espaces extérieurs. Déjà, l’inventaire des collections a été établi en fonction de plusieurs thèmes du patrimoine amazigh conformément à un parcours muséographique didactique.
Une offre muséale dédiée
Par ailleurs, le projet permettra, à travers l’aménagement de la Place du souvenir, de valoriser le Mur du souvenir où est inscrite la déclaration du Roi Mohammed V au lendemain du séisme qui a frappé Agadir, lundi 29 février 1960 : «Si le Destin a décidé de la destruction d’Agadir, sa reconstruction dépendra de notre foi et de notre volonté…». Cette déclaration, ornée de calligraphie arabe, est présentée sous forme de gravure incrustée dans le mur en béton. Elle est l’œuvre de l’architecte Verdugo en 1968.
Pour rappel, la première pierre du chantier de reconstruction d’Agadir avait été posée par le roi Mohammed V, le 30 juin 1960. Et le suivi de la tâche confié au prince héritier, Moulay Hassan, sous l’égide du Haut-commissariat à la reconstruction d’Agadir (HCRA). Outre l’aménagement de la Place du souvenir et la construction du Musée du patrimoine amazigh, le PDU d’Agadir a prévu d’autres projets culturels dans le cadre de la protection et la valorisation de cet aspect.
Il s’agit de la création du Musée de la reconstruction et de la mémoire de la ville d’Agadir qui permettra aussi de préserver la mémoire collective de la ville. Le choix du lieu abritant ce musée s’est porté sur l’ancien siège de Bank Al-Maghrib, un bâtiment datant de 1950 construit par l’architecte François Louis Lemarié (1902-1996), qui a été épargné lors du tremblement de terre grâce à des fondations s’apparentant à des structures parasismiques.
Après avoir abrité les services de la Banque centrale dans le passé, il est en cours de réhabilitation selon sa typologie initiale, tout en lui donnant une nouvelle vocation muséale. Le parcours de visite comportera plusieurs sections consacrées au choc du séisme et à la reconstruction de la ville, puisque le musée mettra aussi en valeur le défi relevé de la reconstruction de la ville.
À noter que les travaux de reconversion et de réhabilitation de l’édifice nécessiteront un investissement global de 41,5 MDH. Parmi les projets muséaux très attendus figure aussi le musée de Timitar, qui signifie «signes» en amazigh.
Cette infrastructure culturelle, avec son architecture distinguée et particulièrement moderne, donnera une nouvelle impulsion à la zone touristique de la destination Agadir et à son offre culturelle.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO