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LE TOURISME VECTEUR DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL. MOYEN JUDICIEUX DE RAPPROCHEMENT DES CIVILISATIONS ET DES HOMMES

Pass vaccinal: ces MRE qui ne pourront pas rentrer au Maroc cet été


Rédigé le Samedi 7 Mai 2022 à 12:37 | Lu 41 commentaire(s)

Le Maroc a récemment actualisé les conditions d’entrée au pays par voie maritime, autorisant ainsi l’accès sur présentation d’un simple test PCR négatif. Mais par avion, le pass vaccinal est toujours requis. Dans l’attente d’une hypothétique harmonisation, les Marocains résidant à l’étranger (MRE) non vaccinés ou sans pass vaccinal à jour envisagent de passer -une fois de plus- l’été sans retour au bled. Témoignages.


Pass vaccinal: ces MRE qui ne pourront pas rentrer au Maroc cet été

« Comme en France où je vis, je trouve le choix des options qui ont été données pour traiter le covid complètement inapproprié puisqu’on est sur une stratégie du tout vaccinal qui a largement montré ses limites. De plus, cette différenciation de conditions d’entrée au Maroc entre le maritime et l’aérien ajoute du grotesque à la situation », s’indigne Hicham, 31 ans, responsable adjoint d’une bibliothèque universitaire.

Les Marocains de l’étranger ont l’habitude, chaque été, de rentrer au pays retrouver leur terre, leurs familles, et cette « ambiance » chaleureuse pour laquelle le royaume est si souvent cité. Depuis deux ans, à cause de la pandémie du Covid-19, ce rendez-vous annuel est fortement perturbé par les restrictions sanitaires parfois impromptues.

Le mois dernier, le Maroc et l’Espagne ont rétabli leurs liaisons maritimes à l’arrêt depuis mars 2020. Dans la foulée, le ministère de la Santé a actualisé les conditions d’entrée sur le territoire par voie maritime, « dans l’attente de l’adoption d’un protocole homogène pour l’accès au territoire national ».

Concrètement, le voyageur par bateau a désormais la possibilité d’entrer au Maroc avec un pass vaccinal valide selon les exigences du pays d’origine OU un test PCR négatif.

Une opportunité qui n’est -toujours- pas offerte aux passagers qui choisissent le transport aérien, bien que des sources médiatiques aient récemment annoncé que le gouvernement s’apprêterait à généraliser ces dispositions de manière imminente. Dans l’attente, et dans le doute, les MRE (Marocains résidant à l’étranger) non vaccinés ou sans pass vaccinal à jour envisagent de passer -une fois de plus- l’été sans retour au pays.

« Cette différence de traitement est totalement injustifiée. A croire que le virus circule uniquement par avion, reprend Hicham. Autre chose, les études sont très claires, le vaccin n’empêche pas la transmission, donc une nouvelle fois le maintien de toutes ces mesures, même à l’intérieur du pays, est totalement ridicule. Ceci est d’autant plus navrant que je suis quelqu’un qui salue généralement le caractère judicieux des politiques menées par le Maroc, mais là c’est une catastrophe ».

Non vacciné, Hicham ne peut pas actuellement prendre l’avion pour le Maroc en présentant un test PCR seul. « Même si le bateau est permis sans vaccin, par principe, je n’irai pas au Maroc dans ces conditions car je ne peux pas souscrire à une politique aussi discutable et attentatoire aux libertés. J’en profiterai pour visiter la France, l’Europe, même si c’est regrettable. J’aurais aimé retourner au pays voir ma famille », ajoute le jeune homme originaire d’Oujda, qui n’est pas rentré au Maroc depuis trois ans.

« La chose qui me pèse énormément dans toute cette histoire, c’est de ne pas pouvoir voir mon grand-père. A cet âge, chaque année, mois, semaine compte donc m’empêcher de le rejoindre pour des raisons infondées d’un point de vue sanitaire me scandalise », poursuit-il, en désarroi. « Tous les spécialistes aujourd’hui s’accordent à dire que cette épidémie est endémique. Elle doit être acceptée comme telle, nous devons vivre avec ».

«

Même son de cloche du côté de Mohamed, 21 ans, étudiant en audiovisuel, en Espagne. « De la bêtise », voilà comment ce jeune Casablancais de naissance qualifie les mesures restrictives pour entrer sur le territoire marocain.

« Je peux comprendre à la limite que le Maroc exige le pass vaccinal aux touristes, même si cela reste de la folie, car le variant actuel est vraiment bénin, mais l’exiger pour les citoyens marocains qui veulent juste rentrer dans leur pays, non », explique-t-il.

Egalement non vacciné, Mohamed n’a pas pu rentrer chez lui depuis l’été dernier. « Malheureusement, je compte me faire vacciner car je crois que les restrictions ne vont pas changer donc je n’aurai pas le choix. C’est dommage parce que je me sens forcé. C’est vraiment grave, on t’oblige à te mettre quelque chose dans le corps que tu ne veux pas pour voir ta famille ».

Dans la même situation, Amal envisage de passer ses vacances d’été en Tunisie, « un autre pays maghrébin pour retrouver un peu le même air », et où la présentation unique d’un test PCR négatif suffit. « C’est la déception. J’étais contente tous les ans de retrouver l’esprit, le goût, l’ambiance, la chaleur du Maroc… Je commence à me faire à cette perte de goût », regrette cette Franco-marocaine âgée de 39 ans.

« Par conséquent, je serais obligée d’aller vivre ailleurs, en Egypte ou aux Emirats arabes unis. C’est dommage parce que j’ai ma famille au Maroc, je connais ce pays, mais mon projet d’achat immobilier se fera ailleurs. C’est une perte financière pour le pays et cela ralentit l’économie », se désole la jeune femme.

Une perte financière non négligeable, notamment pour le secteur touristique dont les opérateurs manifestent régulièrement leur désapprobation quant à l’exigence stricte d’un pass vaccinal pour accéder au pays, le privant d’une part de marché qui s’en va consommer dans d’autres pays comme l’Egypte ou la Turquie.

Cette situation intervient alors que l’Office national marocain du tourisme (ONMT) vient de créer sa nouvelle marque internationale «Maroc, Terre de lumière» qui vise à « positionner le Maroc parmi les destinations touristiques mondiales les plus convoitées et renforcer sa notoriété, son attractivité auprès du public international et son image tendance, surtout auprès des nouvelles générations de voyageurs ».

Source : H24








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