Rapport de la Chambre des Conseillers. Comment-diversifier-l'offre-touristique-pour-les-marocains


Rédigé le Lundi 29 Juillet 2024 à 11:49 | Lu 119 commentaire(s)

Le groupe de travail thématique temporaire chargé de préparer la session annuelle d'évaluation des politiques publiques dans le domaine du tourisme s'est réuni à la Chambre des conseillers. Ce groupe a identifié plusieurs obstacles qui freinent le développement et la promotion du tourisme intérieur.


Le rapport du groupe, qui dresse un état des lieux des stratégies touristiques du pays, notamment les visions 2010 et 2020, indique que la plupart des indicateurs touristiques n'ont pas atteint les objectifs escomptés. Le plan gouvernemental 2023-2026 n'a pas été évalué car il est encore en cours de réalisation.

Cherté des services touristiques
Le groupe de travail a basé son évaluation sur des visites de terrain dans trois destinations touristiques : Tanger, Ouarzazate et Marrakech, permettant d'entendre divers professionnels, acteurs et élus. Des séances d'écoute ont également été tenues avec la ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Économie sociale et solidaire, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, ainsi que le ministre du Transport et de la Logistique.
Le rapport relève plusieurs faiblesses, notamment la mobilisation insuffisante des ressources financières, le manque de liaisons aériennes et maritimes adéquates, les problèmes de transport touristique, l'insuffisance de l'investissement dans les atouts touristiques, la contribution limitée de l'artisanat, la faiblesse de la qualification et de la motivation des ressources humaines, les défis de la numérisation, l'augmentation des activités informelles et la cherté des services touristiques.
Les membres du groupe ont noté que la visite de la région de Marrakech-Safi a permis d'identifier divers problèmes, à savoir, la nécessité de renouveler la flotte de transport touristique, de sauver les entreprises du secteur de la faillite, et de lutter contre la prolifération du transport clandestin, contribuant à la croissance de l'économie informelle.
En outre, le rapport souligne que 60% des activités touristiques sont concentrées dans les villes de Marrakech et Agadir, posant ainsi le problème de la répartition géographique de ces activités dans les autres régions. Ajoutant qu’il est nécessaire de réviser les prix élevés des hôtels et des coûts associés, et d'augmenter et diversifier l'offre touristique face à la concurrence.
D’autre part, les membres du groupe ont affirmé que les prochains événements sportifs représentent une opportunité pour relancer le secteur touristique, mais cela nécessite des améliorations des infrastructures du pays, notamment les routes, ports, aéroports, hôtels et attractions touristiques.
 

Diversité de l’offre
Concernant le tourisme intérieur, les conseillers ont critiqué le manque d'offres adaptées pour les touristes nationaux et la persistance des prix élevés. Ils ont souligné que les offres touristiques intérieures deviennent inaccessibles pour les classes moyenne, qui recherchent des offres préférentielles à l'étranger.
Ils ont insisté sur l'importance de s'intéresser aux touristes nationaux, qui ont été un soutien important pour le secteur durant la pandémie de Covid-19, en raison du nombre limité de projets et de stations touristiques intérieures adaptés aux capacités financières et aux habitudes de consommation des Marocains, en attendant la mise en œuvre des chèques vacances.
Les membres du comité ont également souligné la nécessité de de s'ouvrir à de nouveaux marchés. Certains marchés exportateurs de touristes, comme l'Allemagne, ont connu un déclin malgré les bonnes relations entre les deux pays. Le rapport a aussi relevé un manque d'ouverture aux nouveaux marchés arabes, africains, asiatiques et européens.
Stimuler les investissements
Le rapport a souligné l'importance de l'incitation bancaire pour les investisseurs dans le secteur touristique, en octroyant des prêts favorables au fonctionnement des établissements touristiques, encourageant le transport touristique, redoublant d'efforts pour sauver les entreprises menacées de faillite et proposant des offres incitatives pour le renouvellement de la flotte, qui a diminué après la pandémie. "Les statistiques indiquent que le pays ne dispose que de moins de la moitié de la flotte nécessaire pour atteindre 17 millions de visiteurs".
Par ailleurs, les conseillers ont souligné l'importance du secteur de l'artisanat, considéré comme le cœur battant du secteur touristique et levier économique capable d'attirer les touristes. Ils ont demandé au gouvernement de prendre en compte les produits artisanaux dans chaque politique publique visant à promouvoir le secteur touristique et d'intégrer l'artisanat dans les cahiers des charges pour les appels d'offres publics dans le domaine touristique et les marchés publics d'équipement. Il est nécessaire de promouvoir l'artisan et de protéger le secteur contre la concurrence internationale.
Le rapport du groupe de travail thématique chargé du secteur du tourisme a conclu avec 11 recommandations visant à développer et promouvoir le tourisme national et à renforcer sa compétitivité internationale. Ces recommandations incluent le renforcement de la gouvernance du secteur, l'innovation dans les méthodes et les mécanismes de marketing et de promotion des produits touristiques, l'amélioration de l'environnement touristique, l'encouragement de la créativité libre et le soutien aux produits artisanaux.
Le groupe a également recommandé de diversifier et d'enrichir l'offre touristique, de promouvoir le tourisme intérieur, de qualifier et de renforcer l'offre hôtelière, énergétique et d'hébergement, de former et de qualifier les ressources humaines, d'adopter une approche participative dans la préparation et la mise en œuvre des projets touristiques aux niveaux territorial et professionnel, de développer les transports terrestres, maritimes et aériens, et d'accélérer la numérisation du secteur.

Source ; SNRT New par  Ouiam Faraj / Aya Lankaoui