Station de dessalement de Chtouka-Aït Baha, une alternative pour remédier au déficit hydrique à Souss-Massa


Rédigé le Vendredi 11 Février 2022 à 12:22 | Lu 50 commentaire(s)

La station de dessalement de Chtouka-Aït Baha qui vient d'entrer en service avec la livraison, récemment, des premiers volumes d'eau dessalée destinés à l'alimentation en eau potable du Grand Agadir, contribuera sans doute à réduire le stress hydrique et le manque accru des ressources en eau dans le bassin hydraulique du Souss.


  La station de dessalement de Chtouka-Aït Baha qui vient d'entrer en service avec la livraison, récemment, des premiers volumes d'eau dessalée destinés à l'alimentation en eau potable du Grand Agadir, contribuera sans doute à réduire le stress hydrique et le manque accru des ressources en eau dans le bassin hydraulique du Souss.

   Lancé en novembre 2017, cet ambitieux projet est le fruit de la mutualisation des efforts et des moyens entre le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), les partenaires institutionnels et professionnels, ainsi que les autorités au niveau régional et provincial.

   D’un coût global de 4,41 milliards de DH, dont 2,35 milliards de DH pour la composante irrigation et 2,06 MMDH pour l’eau potable, ce chantier d’envergure, premier du genre en Afrique, se veut ainsi un une alternative pertinente pour endiguer l’inexorable déficit hydrique et offrir une nouvelle solution en matière de ressources en eau.

  Ce projet a porté sur la réalisation d’ouvrages marins (deux conduites d’amenée de 1.100 ml de longueur chacune équipées de tours de prise et un émissaire de rejet de 660 ml de long avec diffuseur), et d’une station de dessalement et d’infrastructures d’irrigation (réservoir de stockage, 5 stations de pompage, adducteur principal 22 km et réseau de distribution 489 km).

   Relaissée grâce à un partenariat public-privé, cette infrastructure hydraulique permettra la sécurisation de l’irrigation de 15.000 ha dans la plaine de Chtouka par le dessalement de l’eau de mer en substitution à l’eau souterraine et profitera à 1.500 exploitations agricoles.

  Ces installations d’envergure permettront également à terme de produire 400.000 m³/jour d’eau dessalée, partagée équitablement entre l’eau potable et l’eau d’irrigation, contribuant ainsi à la préservation de l’activité agricole dans la région, notamment les cultures à haute valeur ajoutée.

 Ce projet va de pair avec les objectifs du Programme National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation 2020-2027, lancé par SM le Roi Mohammed VI, pour une enveloppe de 115,4MMDH et qui vise notamment, l’accélération des investissements dans le secteur de l’eau pour renforcer l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation ainsi que la résilience de face aux aléas et dérèglements climatiques.

  Ce grand chantier, a pour principaux objectifs l’alimentation en eau potable du grand Agadir du fait de l’insuffisance de l’offre des ressources conventionnelles, et la sauvegarde de la nappe phréatique (déficit annuel des ressources souterraines estimé à 90 millions de m3).

   Dans une déclaration à la MAP, le directeur régional de l’Agriculture à Souss-Massa, Noureddine Kessa, a indiqué que cette station est de nature à répondre d’une manière efficace à la problématique du stress hydrique à Souss-Massa, notant qu’il s’agit d’un projet de grande envergure sur la plan national et continental qui contribuera à améliorer davantage les ressources en eau dans toute la région qui souffre du manque de précipitations et de la baisse des retenues des barrages dont le taux de remplissage ne dépasse pas 14%.

   Fruit d’efforts inlassables et d’actions louables initiés par plusieurs partenaires, cette station permettra de produire d’eau dessalée, partagée équitablement entre l’eau potable et l’eau d’irrigation, s’est félicité M.Kessa, ajoutant que cette installation hydraulique profitera aux exploitations agricoles notamment celles dédiées à la culture des agrumes .
Chtouka-Aït Baha assure plus de 65 % de la production nationale des agrumes et 85 % des exportations nationales de ce fruit outre l’approvisionnement permanent du marché interne tout au long de l’année, a fait savoir M.Kessa, passant en revue les aspects positifs de la réalisation de cette station sur les plans économique, social et environnemental .
Ainsi, la station de dessalement de Chtouka-Aït Baha s’impose désormais, en tant que solution efficace et pertinente pour répondre aux besoins en eau à Souss-Massa. Cette stratégie est amenée à se développer davantage à la faveur de nouveaux chantiers similaires dans d’autres régions du Royaume.

 source : MAP