Tourisme /Entretien avec Abdou Belgat, président fondateur de B.C. Consulting (Paris, France)


Rédigé le Dimanche 7 Aout 2022 à 19:46 | Lu 73 commentaire(s)

Diplômé de l’Université Paris Dauphine, ancien dirigeant et ambassadeur du Groupe Accor, Abdou Belgat est un expert international en tourisme, hôtellerie et sport. Il est le président fondateur de B.C. Consulting (www.bcconsulting.pro), et également vice-président de l’Association mondiale pour la formation touristique et hôtelière (AMFORTH) et de l’Association francophone des experts et scientifiques du tourisme (AFEST).


Qu’est-ce qui vous a marqué durant cette riche expérience de développement du tourisme ?

13        Le tourisme est universel, multiculturel et multidimensionnel. Sa diversité est impressionnante : du tourisme balnéaire au tourisme religieux ou sportif ou de santé, ou encore spatial, la liste est riche et longue. Le tourisme est source de richesse, de découverte et d’innovation. Il est aussi et surtout un vecteur de paix et de prospérité pour tous les pays qui ont fait de ce secteur une de leurs priorités.

14Durant cette longue expérience, trois sujets importants m’ont profondément marqué :

15Le premier s’articule autour de ce qui touche l’environnement. En raison de son poids et de son importance, l’urgence de traiter de ce sujet est réelle. Le nombre croissant des touristes dans le monde, bénéficiant des moyens de transport divers et accessibles à tous, se traduit par une augmentation de l’empreinte écologique individuelle. Dans le cadre d’un tourisme de masse, ou sur-tourisme, une pollution des sites touristiques visités et des aires maritimes protégées a été scientifiquement observée. Pour seule référence de cette dégradation, les cinq zones d’accumulation océanique des plastiques se situant dans le Pacifique nord, le Pacifique sud, l’Atlantique nord et sud ainsi que l’océan Indien sont submergées par des milliards de particules plastiques estimées à plus de 80 000 tonnes de déchets. La plus grande décharge flotte dans le Pacifique. Ainsi le développement d’un tourisme durable, responsable, respectueux de la nature et de la biodiversité est une première réponse non négligeable aux défis et enjeux de cette problématique de l’environnement.

16Le second repose sur cette capacité incomparable et incommensurable du tourisme à évoluer et à se réinventer en permanence. À ce sujet, les nouvelles technologies au service du tourisme ont bouleversé les codes, les structures sociales et mentales du touriste. Pour avoir vécu l’introduction du numérique dans le fonctionnement de la gouvernance des grands groupes hôteliers mondiaux, c’est une véritable révolution. Du reste, la numérisation au service du management du tourisme durable a notamment fait l’objet d’un colloque organisé par l’Association internationale de management du tourisme durable (AIMTD), pilotée par Erik Leroux, lors des 11es Journées scientifiques du tourisme durable à Tahiti (Polynésie française) du 2 au 4 juin 2020.

17Le troisième sujet marquant réside dans la notion du capital humain dans notre secteur d’activité. Les expériences au Plaza Athénée et au sein du groupe mondial Accor, décrites plus haut, illustrent parfaitement le rôle et la place de l’humain dans la réussite de toute organisation, indépendamment de sa taille (petite, moyenne ou grande entreprise). Ce capital humain se doit d’être avant tout parfaitement formé et capable d’offrir un service de qualité et de répondre à tous les défis inhérents aux métiers du tourisme.


Source :  https://journals.openedition.org/teoros/10984  par Boualem Kadri