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LE TOURISME VECTEUR DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL. MOYEN JUDICIEUX DE RAPPROCHEMENT DES CIVILISATIONS ET DES HOMMES


Le Maroc et le Nigeria ont signé une joint-venture en 2016 pour la construction d’un gazoduc qui acheminera le gaz à travers quinze pays d’Afrique de l’Ouest et, via le Maroc, vers l’Espagne et l’Europe, a déclaré le ministre nigérian du Pétrole, lors d’une réunion du cabinet à Abuja tout en présentant la demande d’approbation, tranchant du coup entre les deux projets initiés par Rabat et Alger.


Gazoduc Maroc-Nigeria. Coup fatal à l’énième tentative de l’Algérie de ressusciter  le gazoduc transsaharien

Sur le papier, le gazoduc Maroc-Nigeria doit parcourir près de 5.660 km et traverser plus d’une dizaine de pays pour, à terme, être connecté au marché européen. Celui-ci va capitaliser sur un autre gazoduc opérationnel déjà en Afrique de l’Ouest, le «West African Gas Pipeline», qui relie le Nigéria au Ghana, en passant par le Bénin et le Togo. Autrement dit, le projet de gazoduc Maroc-Nigéria devrait donc relier le West Africain Gas Pipeline, un projet qui s’inscrit également dans la diplomatie ouest-africaine puisqu’il impliquerait la plupart des pays membres de la CEDEAO.  

Le gazoduc Maroc-Nigéria longerait la côte Ouest Africaine en traversant ainsi 14 pays : Nigéria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone, Guinée, Guinée Bissau, Gambie, Sénégal, Mauritanie et Maroc.

Il faut dire que ce projet, annoncé pour la première fois en décembre 2016, lors de la visite d’État du Roi Mohammed VI au Nigéria, est depuis allé très vite dans sa mise en route.


Gazoduc Maroc-Nigeria. Coup fatal à l’énième tentative de l’Algérie de ressusciter  le gazoduc transsaharien

En mai 2017 déjà, des accords de coopération ont été signés à Rabat pour engager les deux parties à parrainer une étude de faisabilité (terminée en Juillet 2018) ainsi qu’une pré-étude des détails (FEED) rendue au premier trimestre 2019. En Juin 2018, des accords relatifs à sa construction sont signés à Rabat. Dans la phase de pré-études, il s’agit pour les États traversés et la CEDEAO de signer des accords relatifs à sa construction mais aussi de valider les volumes de gaz disponibles pour l’Europe et d’entamer les discussions avec les opérateurs du champ «Tortue» (ressources gazières) au large du Sénégal et de la Mauritanie (ces deux pays ont signé un accord en décembre 2018 afin d’exploiter en commun le champ gazier Grand Tortue-Ahmeyim) et approcher des clients européens.  Les différents acteurs du projet estiment que celui-ci permettrait de booster les industries régionales, de soutenir la création de pôles industriels, de faciliter l’essor des secteurs de l’industrie, de la transformation alimentaire et des engrais, mais aussi d’améliorer la compétitivité des exportations entre pays africains. Il permettrait donc à l’Afrique de l’Ouest de s’autosuffire dans ces domaines-là.

Des acteurs privés sont également impliqués jusqu’ici, notamment des cabinets britanniques comme Penspen qui est intervenu dans l’étude de faisabilité et la pré-étude de détails du gazoduc. L’ONHYM (Office National des Hydrocarbures et des Mines du Maroc) et la compagnie pétrolière publique NNPC ont également joué un rôle prépondérant dans la mesure où ils ont effectué le tracé du gazoduc, tracé offshore et onshore, ont choisi la société Penspen et ont réalisé avec elle la première phase du projet avec la pré-étude de détails (FEED). Des banques internationales de développement vont également être sollicitées afin d’obtenir les financements du projet, pour accompagner les fonds souverains des deux pays qui sont pour le Maroc Ithmar Capital et pour le Nigéria le Nigerian Sovereign Investment Authority (NSIA).

En décembre dernier, la Banque islamique de développement (BID), qui a mobilisé une enveloppe de 15,4 millions de dollars en faveur du Royaume pour mener à bien l’étude de conception et approuvé un financement de 29,7 millions de dollars au profit du Nigeria, a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour l’audit financier des études d’avant-projet du projet de construction du Gazoduc Nigeria-Maroc. La BID devrait ainsi supporter près de 50% du coût total de l’étude dont le coût s’élève à 90,1 millions de dollars, dont les résultats devraient être livrés en 2023. 

Pus récemment également, en avril dernier, Nadia Fettah, ministre de l’Economie et des finances a procédé, par échange de correspondance, avec Abdulhamid Al khalifa, directeur général de l’OPEC FUND et Amina Benkhadra, DG de l’ONHYM, à la signature de la documentation juridique relative au financement, d’un montant de 14,3 millions de dollars, accordé par l’OPEC FUND à l’ONHYM au titre de sa contribution au financement de la deuxième phase de l’Etude d’avant-projet détaillée (FEED).


Logique aujourd’hui que le Nigéria, 5ème exportateur de gaz dans le monde et premier en Afrique, et la CEDEAO qui aura, elle, un rôle moteur dans la négociation des accords et l’encadrement de la construction du gazoduc dans la mesure où les États traversés par le gazoduc en font partie, aient fait le choix du projet de gazoduc Nigeria-Maroc qui présente d’indéniables avantages par rapport à celui de Nigeria-Algérie qui n’a pour principale atout que le facteur géographique avec un tracé de 4.128 km comparé aux 5.660 km du GMN.

Rappelons que le gazoduc transsaharien vise à transporter le gaz du delta du Niger vers l’Algérie via le Niger et peut-être le Mali. De multiples défis sécuritaires seront à surmonter tout au long du tracé de ce projet discuté depuis les années 1990. Avec la montée en puissance depuis 2006 des mouvements terroristes tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ainsi que l’accroissement des violences dans le delta du Niger, ce projet semble difficile à réaliser dans le court terme. Il devra traverser des zones non sécurisées, depuis le delta du Niger où les installations d’extraction d’hydrocarbures font face à des opérations de sabotages chroniques, en passant par le Nord du Niger où sévissent les rebelles touarègues et les organisations terroristes, avant d’atteindre le désert algérien connu pour être un sanctuaire de groupes criminels et terroristes. 

Outre le défi sécuritaire, il y a aussi celui du financement. Le coût du projet et les sources de financement ne sont pas encore connus. Résultat des courses : plus de doute sur la position nigériane qui rejoint ainsi celle de la CEDEAO, l’un des principaux avocats du GNM. A noter que le royaume, aujourd’hui bien enraciné dans cette partie du continent, est le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et le deuxième à l’échelle du continent.

Le Nigeria, membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dispose d’énormes réserves en gaz, les premières en Afrique et les septièmes au niveau mondial. Présenté comme propice à l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest, le projet du gazoduc GNM devrait permettre aux pays ouest-africains de profiter du gaz nigérian pour palier à leurs problèmes énergétiques, notamment en production électrique, véritable frein pour leur développement industriel. 

Aujourd’hui, en dépit de l’énième tentative de ressusciter l’énorme infrastructure du Trans Saharan Gas Pipeline lors du déplacement au Niger, le 15 février dernier, du ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, afin de convenir de mettre en place une feuille de route pour le projet de Gazoduc transsaharien, les jeux sont désormais faits : le Nigeria a tranché en faveur du tracé marocain.

Le Gazoduc Nigeria-Maroc devrait également profiter de la conjoncture internationale marquée par le conflit russo-ukrainien qui fait que les réserves en gaz de l’Afrique attirent de plus en plus les regards, notamment du côté de l’Union européenne, qui tente de se libérer de sa dépendance au gaz russe. D’ailleurs, les récentes découvertes de gisements en gaz offshore tout au long du tracé du GMN, notamment au large de la Côte d’Ivoire et du Ghana, entre le Sénégal et la Mauritanie  et dans les eaux territoriales marocaines, devraient rassurer, d’un côté, les pays européens sur la capacité du GMN à répondre à leurs besoins en gaz et, de l’autre, les investisseurs potentiels sur la viabilité économique du projet. 

 Source: challenge


Par Med Mohamed Rial le Dimanche 5 Juin 2022


L'arsenal juridique relatif aux usages licites du cannabis a été complété avec l'entrée en vigueur de six nouvelles décisions, suite à leur publication au Bulletin Officiel (BO), ce jeudi 2 juin, sous le numéro 7096, dans sa version en langue arabe.
Ces six décisions, qui sont venues renforcer le cadre juridique de l’usage légal du cannabis, principalement représenté dans la loi n° 13.21 sur les usages licites du cannabis, sont les suivantes :


Réglementation du cannabis : l'arsenal juridique complété par l'entrée en vigueur de six nouvelles décisions

– Arrêté conjoint du ministre de l’intérieur, du ministre de la santé et de la protection sociale, du ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et du ministre de l’industrie et du commerce n° 1293.22 du 11 Chaoual 1443 (12 mai 2022) précisant les modalités de délivrance des licences pour les activités liées au cannabis.

 

– Arrêté conjoint du ministre de l’intérieur, du ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et du ministre de l’industrie et du commerce n° 1294.22 du 11 chaoual 1443 (12 mai 2022) précisant les modèles du contrat de la vente des cultures du cannabis, les procès-verbaux de livraison des cultures mentionnées et les registres de destruction des excédents de la production du cannabis, de ses graines, plantes, cultures et produits.

 
 

– Arrêté conjoint du ministre de l’intérieur et du ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts n° 22 100 du 11 chaoual 1443 (12 mai 2022) précisant les conditions et modalités d’agrément des graines et semis du cannabis par l’Agence nationale de réglementation des activités liées au cannabis.

– Arrêté conjoint du ministre de l’intérieur, du ministre de la santé et de la protection sociale, du ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et du ministre de l’industrie et du commerce n° 1296.22 du 11 chaoual 1443 (12 mai 2022) précisant les formes de registres et les modalités de leur délivrance par l’Agence nationale de réglementation des activités liées au cannabis et des titulaires de licences liées au cannabis.

– Arrêté conjoint du ministre de l’intérieur, du ministre de la santé et de la protection sociale, du ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et forêts et du ministre de l’industrie et du commerce n° 1297.22 du 11 chaoual 1443 ( 12 mai 2022) déterminant les proportions de Tétrahydrocannabinol (THC) prévues aux articles 6 et 17 de la loi n° 13.21 relative aux usages licites du cannabis.

– Arrêté du Ministre de l’Intérieur n° 1298.22 du 11 chaoual 1443 (12 mai 2022) précisant les modalités de déclaration des dommages et pertes qui peuvent toucher les cultures de cannabis.

Par ailleurs, l’arsenal juridique pour l’application de la loi 13.21 comprend aussi le décret n° 2.21.642 portant application des articles 32 et 35 de la loi 13.21 relative aux usages licites du cannabis, qui précise la tutelle de l’Agence nationale de réglementation des activités liées au cannabis représenté par le ministère de l’Intérieur, en tenant compte des pouvoirs et compétences applicables aux établissements publics.

L’arsenal juridique de la réglementation du cannabis comprend aussi le décret n° 2.22.159 portant application de certaines dispositions de la loi n° 13.21 relative à l’usage licite du cannabis. Ce décret fixe les régions dans lesquelles il est permis d’autoriser les activités liées à la culture, à la production, à l’implantation et à l’exploitation du cannabis (Al Hoceima, Chefchaouen et Taounate) avec la possibilité d’ajouter d’autres provinces suivant l’intérêt manifesté par les investisseurs nationaux et internationaux à l’égard des activités liées à la chaîne de production du cannabis.

Dans le cadre de l’incitation à l’investissement dans ce domaine, ledit décret confie à l’Agence nationale de régulation des activités liées au cannabis l’accompagnement des demandeurs de licence et la facilitation de la mise en œuvre des démarches administratives liées à son octroi, conformément aux dispositions de la loi précitée, et ce en coordination étroite avec tous les acteurs concernés.

Pour rappel, la première réunion du Conseil d’administration de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) s’est tenue, jeudi à Rabat, sous la présidence du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, et ce en application des dispositions de la loi 13.21 relative aux usages licites du cannabis. L’ANRAC assure la mise en œuvre de la stratégie de l’Etat dans le domaine de la culture, de la production, de la fabrication, de la transformation, de la commercialisation, de l’exportation du cannabis et de l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles.

Le programme de l’usage licite du cannabis, lancé par le Maroc à travers la publication de la loi précitée, vise des objectifs fondamentaux comprenant la mise en place d’un cadre légal permettant de développer les circuits d’usage médical et industriel du cannabis conformément aux engagements internationaux du royaume et l’exploitation des opportunités qu’offre ce marché pour attirer des opérateurs internationaux, le soutien de l’investissement dans la transformation et l’industrialisation des produits extraits du cannabis, ainsi que la réorientation progressive des cultures illégales destructrices de l’environnement vers des activités légales durables et productrices de valeur et d’opportunités d’emploi.

 Source : Tel Quel

 

Par Med Mohamed Rial le Dimanche 5 Juin 2022


Patrick Simon est le premier vice président du Conseil régional de la région Guelmim oued Noun et président de l’Association du geoparc Jbel Bani, en charge également du dossier de la durabilité à la Confédération nationale du tourisme (CNT).

Dans un entretien accordé à « Maroc diplomatique », il fait état au-delà des campagnes de « com » du « réel douloureux que traverse le secteur du tourisme » et trace les perspectives pour une industrie touristique porteuse d’une responsabilité sociale et sociétale. Entretien d’un acteur de terrain qui ose mettre les pieds dans le plat.

A entendre la communication actuelle, l’on se croirait en situation faste. Pourtant je ne puis me référer qu’aux chiffres actuels qui interrogent...

Entretien par Farida Moha


Patrick Simon : « Au-delà du réel douloureux, quelles perspectives pour le tourisme national ? »
  • MAROC DIPLOMATIQUE : Les journalistes à la lecture des déclarations institutionnelles font l’éloge de la levée du PCR et d’une reprise touristique avec des chiffres plus que prometteurs ! Reprise qui, couplée avec la programmation de l’Opération Marhaba semble promettre une véritable saison d’été ! En votre qualité de professionnel qu’en pensez-vous?

PATRICK SIMON : « Je refuse personnellement de vivre avec des œillères et ne pas voir les réalités. A entendre la communication actuelle, l’on se croirait en situation faste. Pourtant je ne puis me référer qu’aux chiffres actuels qui interrogent :

A fin avril 2022, il s’avère que pour les arrivées de touristes aux frontières, y compris MRE et touristes étrangers, nous n’en sommes qu’à 1.452.534 entrées qui, en comparaison avec les arrivées des touristes aux frontières de fin avril 2019 étaient arrêtées à 3.583.527. Cela fait que la réalité est dure à entendre : Nous sommes en baisse de 58% par rapport à 2019.

En dépit de cette réalité, l’on peut lire ici et là une communication actuelle qui semble s’attacher à faire valoir que nous en sommes en fait à début de mai 2022 à + 320% ! C’est là aussi un fait mais par rapport à fin avril 2021 (ou effectivement nous n’avions pu constater que 460.172 entrées pour fin avril ce qui nous plaçait à – 87% par rapport à 2020.

Je pense qu’en cela, ce message non conforme à la réalité n’est pas bon face aux situations catastrophiques que traversent en cette période de post crise, certains professionnels, mais également les cadres, techniciens, et autres acteurs tous métiers confondus y compris artisans rattachés au tourisme que la crise a mis à l’écart !


Patrick Simon : « Au-delà du réel douloureux, quelles perspectives pour le tourisme national ? »
  • Les chiffres que vous énoncez interrogent, mais devons nous être aussi alarmistes ? ne devrions-nous pas pêcher par optimisme en ces types de situations pour rassurer, pour créer un nouveau climat et une nouvelle dynamique ?

Je rattache cela à la Méthode Coué qui, par l’autosuggestion nous permettrait de surmonter la crise ! Est-ce vraiment fait pour rassurer, et qui rassure-t-on ? Le tourisme a subi de plein fouet cette crise et si le Maroc a été placé en tant que modèle mondial pour avoir su prendre les décisions d’assurer en priorité la Sécurité Sanitaire, (ce à quoi je souscris pleinement),  il faut cependant définir la réalité des faits ! L’Etat a effectivement assuré le soutien pour une partie des personnels liés au tourisme avec le versement de neuf mois (9) de l’allocation CNSS de 2.000dhs/mois, mais l’on doit dire également que c’est une très faible partie du personnel affecté au tourisme qui a été soutenue.

Les professionnels marocains, n’ont eu que pour seul recours, (pour ceux qui répondaient aux conditions des aides), de s’endetter à moyen terme avec les outils DamaneOxygène et Relance ! Cela contrairement aux professionnels des autres pays touristiques concurrentiels au Maroc, de l’Europe du Sud et de la Méditerranée, qui ont bénéficié de plus importantes distributions d’allocations et subventions qui, de ce fait, sont bien mieux armés que nous pour ré envisager un redémarrage post Covid !

En fait cette crise aura fait remonter à la surface les faiblesses de nos fédérations métiers du tourisme qui, faute de n’avoir pas, au moment, où l’on envisageait les Visions 2010 et 2020, été réorganisées, faute de stratégie et de gouvernance, soutenue et mise en rapport avec la territorialisation qui se dessinait avec la Régionalisation avancée, ces fédérations  n’ont pas pu et su répond

  • Les chiffres que vous énoncez interrogent, mais devons nous être aussi alarmistes ? ne devrions-nous pas pêcher par optimisme en ces types de situations pour rassurer, pour créer un nouveau climat et une nouvelle dynamique ?

Je rattache cela à la Méthode Coué qui, par l’autosuggestion nous permettrait de surmonter la crise ! Est-ce vraiment fait pour rassurer, et qui rassure-t-on ? Le tourisme a subi de plein fouet cette crise et si le Maroc a été placé en tant que modèle mondial pour avoir su prendre les décisions d’assurer en priorité la Sécurité Sanitaire, (ce à quoi je souscris pleinement),  il faut cependant définir la réalité des faits ! L’Etat a effectivement assuré le soutien pour une partie des personnels liés au tourisme avec le versement de neuf mois (9) de l’allocation CNSS de 2.000dhs/mois, mais l’on doit dire également que c’est une très faible partie du personnel affecté au tourisme qui a été soutenue.

Les professionnels marocains, n’ont eu que pour seul recours, (pour ceux qui répondaient aux conditions des aides), de s’endetter à moyen terme avec les outils DamaneOxygène et Relance ! Cela contrairement aux professionnels des autres pays touristiques concurrentiels au Maroc, de l’Europe du Sud et de la Méditerranée, qui ont bénéficié de plus importantes distributions d’allocations et subventions qui, de ce fait, sont bien mieux armés que nous pour ré envisager un redémarrage post Covid !

En fait cette crise aura fait remonter à la surface les faiblesses de nos fédérations métiers du tourisme qui, faute de n’avoir pas, au moment, où l’on envisageait les Visions 2010 et 2020, été réorganisées, faute de stratégie et de gouvernance, soutenue et mise en rapport avec la territorialisation qui se dessinait avec la Régionalisation avancée, ces fédérations  n’ont pas pu et su répond

  • Les chiffres que vous énoncez interrogent, mais devons nous être aussi alarmistes ? ne devrions-nous pas pêcher par optimisme en ces types de situations pour rassurer, pour créer un nouveau climat et une nouvelle dynamique ?

Je rattache cela à la Méthode Coué qui, par l’autosuggestion nous permettrait de surmonter la crise ! Est-ce vraiment fait pour rassurer, et qui rassure-t-on ? Le tourisme a subi de plein fouet cette crise et si le Maroc a été placé en tant que modèle mondial pour avoir su prendre les décisions d’assurer en priorité la Sécurité Sanitaire, (ce à quoi je souscris pleinement),  il faut cependant définir la réalité des faits ! L’Etat a effectivement assuré le soutien pour une partie des personnels liés au tourisme avec le versement de neuf mois (9) de l’allocation CNSS de 2.000dhs/mois, mais l’on doit dire également que c’est une très faible partie du personnel affecté au tourisme qui a été soutenue.

Les professionnels marocains, n’ont eu que pour seul recours, (pour ceux qui répondaient aux conditions des aides), de s’endetter à moyen terme avec les outils DamaneOxygène et Relance ! Cela contrairement aux professionnels des autres pays touristiques concurrentiels au Maroc, de l’Europe du Sud et de la Méditerranée, qui ont bénéficié de plus importantes distributions d’allocations et subventions qui, de ce fait, sont bien mieux armés que nous pour ré envisager un redémarrage post Covid !

En fait cette crise aura fait remonter à la surface les faiblesses de nos fédérations métiers du tourisme qui, faute de n’avoir pas, au moment, où l’on envisageait les Visions 2010 et 2020, été réorganisées, faute de stratégie et de gouvernance, soutenue et mise en rapport avec la territorialisation qui se dessinait avec la Régionalisation avancée, ces fédérations  n’ont pas pu et su répond
 

Cet état de fait aura par contre essaimé un informel territorial qui aura gangrené toutes les catégories des établissements hôteliers aux résidences et appartements touristiques en lançant la course aux nuitées. Course aboutie à son summum ces dernières années  par l’expression de l’All Inclusif qui n’eut pour but que de retenir le touriste tout au long de son séjour en une seule résidence.

En cela, Agadir en a été l’expression tout au long de ces deux décennies passées dans les hôtels de front de mer (Premier front), sacrifiant des milliers d’emplois de services, de transports touristiques, de guides. Le All Inclusif a éliminé de ce fait les excursions et toutes intrusions vers l’arrière pays du Souss-Massa, dans le seul souci de retenir sur place les touristes durant tout leur séjour. Il en résulta ce qui devait en résulter avec des confrontations en concurrences et prix à la baisse pour les 2éme et 3ème fronts hôteliers d’Agadir, qui en tant que ville balnéaire a perdu sa première place touristique  nationale et sa qualification de ville balnéaire ! L’on peut considérer qu’il en fut de même sur Marrakech et autres villes avec les Hôtels Club.

La pandémie a en ce sens fait ressortir la fragilité de l’industrie touristique marocaine que ce soit pour les villes, les fractures urbain-rural, culture-nature et balnéaire, et n’énoncerons pas en cela l’échec du Plan Azur, consommé et enterré !

 

  • Informel , sacrifice de milliers d’emplois, fragilité de l’industrie touristique…Une analyse de votre discours laisse apparaitre une situation dramatique que le tourisme traverse actuellement ?

Tout simplement qu’il faut appeler un chat un chat et savoir être réaliste en évitant les erreurs du passé. En acceptant pour exemple d’admettre : – que de très nombreux hôtels ne sont toujours pas ré ouverts et n’ont pas forcément l’intention de rouvrir (ou bien même les possibilités de réouvrir) : car soyons francs,  les aides acquises par le programme AMI/SMIT en subventions pour les remises à niveaux des 800 établissements déclarés par le Ministère comme ayant pu répondre aux exigences des dossiers, ne sont toujours pas versées à fin Mai, cela  pour une saison qui redémarre avec soit disant des chiffres plus que prometteurs ! Ensuite, des problématiques de personnels perdurent, que la Talk Force de l’ONMT qui vient de rencontrer les marchés français, anglais et américains sur une campagne bien programmée sur la levée du PCR, vient bien tardivement pour consolider les campagnes des compagnies aériennes qui se prononcent à reculons sur les engagements  envisagés pour l’été 2022.

Bien  entendu l’Opération Marhaba aura pour principale fonction, à coup de prix promotionnels interposés de remplir les avions RAM de MRE selon les mêmes principes que ceux de  2021. Action qui aura favorisé en 2021 la RAM certes et cela est bien, mais n’aura pas en cela garanti les reprises espérées des marchés étrangers, les campagnes tarifaires de toutes compagnies confondues les en ayant dissuadés !

Il s’avère que pour 2022 ce sont les compagnies qui en ce mois de juin déclarent déjà ces tendances de surcoûts comme applicables !Il en est de même des grèves programmées de certaines compagnies aériennes !

Plus grave , et j’avoue qu’en cela il est de bon ton de ne pas affoler plus que de raison, mais :

-Le Portugal est déjà programmé par l’OMS pour une nouvelle vague Covid, l’Afrique du Sud y étant déjà confrontée, la Corée du Nord non vaccinée est confinée, la Chine par qui la Covid est arrivée a confiné séverement des villes comme Changhai, Pékin !

J’ajoute que la guerre russo-ukrainienne se déroule en Europe et détermine des conséquences sociétales, économiques qui se doivent d’être prises en considération pour ce qu’elles représentent comme conséquences alimentaires avec, pour ne pas aller plus en détails de ce que seront la guerre du blé, celle de l’énergie pour les mobilités professionnelles comme privées, mais aussi de voyages, celle des pouvoirs d’achat etc. Enfin, je ne ferai bien entendu qu’effleurer le risque d’une Monkeypox, sans approfondir les problématiques migratoires !

  • La CNT nous dit-on a joué son rôle de fédérer, de travailler en intelligence collective en redonnant du sens au dialogue Public Privé dans une volonté de co-construction nationale. Que peut-on attendre de cette structure ?

Je ne pense pas, et me définissant en tant que membre de la CNT, je ne peux que reconnaitre la réelle synergie que ce nouveau bureau a su mettre en place sous l’autorité de Hamid Bentahar qui, de par son expérience au sein d’un grand groupe international, a su remettre de l’ordre dans l’élaboration des plans d’actions partagés par les fédérations métiers et le dialogue avec la tutelle.


Cela ne m’aura pas empêché en qualité de « Président de la Commission Durabilité »  de soulever ces points que je vous expose et que malheureusement je ne pense pas forcément qu’ils sont partagés pour l’importance qu’ils représentent. Aujourd’hui il est nécessaire de  donner de réelles fondations à la Maison Tourisme Maroc en considération de l’innovation, création et réinvention plutôt que de se contenter de l’emplâtre sur une jambe de bois !

  • Que voulez vous dire par cela ?

Il est clair que l‘on a pêché ces dernières décennies en se contentant d’avancer et feignant d’ignorer les besoins et orientations que l’on s’était donné pour réussir les visions 2010-2020, avec une Haute Autorité Touristique (HAT et/ou CNT), qui définissaient les axes entre vertical et horizontal, entre Public et Privé, cela :

– dans le plein abandon de toute(s) forme(s) de stratégies et de gouvernances nationales, comme régionales,

– ne définissant aucune vision en adaptation entre professionnels, élus et administrations !

– définissant des fédérations des métiers du tourisme, restées coquilles vidées pour leurs fonctions !

– définissant des outils sans cohérences pour des équilibres entre métiers du tourisme, entre national et régional, urbain et rural, nature/culture et balnéaire, tourisme et culture, tourisme et animations, tourisme  et événementiels,

– ne définissant et ne réalisant point les outils nécessaires au tourisme interne,

– ne considérant point l’interculturalité entre culturel patrimonial et tourisme,

– ne prenant pas en compte les nécessités de réguler formel et informel, se laissant aller à confondre accompagnement touristique et commerce informel de ces métiers d’accompagnements issus de la société civile et de l’artisanat durablement exploité hors toute logique de construction d’un tout pouvant aboutir à une industrie structurée.   

–     Sans langue de bois, que proposez-vous comme solutions pérennes et durables pour sortir de cette impasse ! et Croyez-vous en une sortie pour conclure ?

Je pense réellement qu’il n’est jamais trop tard pour réagir L’important étant de savoir si la volonté d’affronter les réalités est bien là après avoir établi un état des lieux sincère :

*-considérer les tenants et aboutissants du partenariat Public/Privé envisagé mais non réalisé !

  • Avec une Haute autorité touristique qui doit être mise en place assurant les volontés et définitions touristiques nationales pour ce que sont les déclinaisons au niveau des outils !
    • Chaînes nationales et Internationales, Publiques et Privées, et ce, pour :
    • Adaptation aux Mégalopoles en Smart Cityes, en différentiation entre urbain et rural, régional !
    • Définitions adaptées pour Affaires et Mice – Loisirs – Culturel et Nature – Sportif,
    • Tableau des professions prioritaires et périphériques !
  • Cahiers des charges révisés des Outils productifs de la tutelle pour ce que sont en distinguos:
    • Les promotions nationales et régionales ?
    • L’observatoire du tourisme, pour ce que sont les indicateurs en prospectives et analyses pour le national et le régional en comparatif avec l’International de référence, avec des actions numériques et digitales adaptées aux besoins !
    • Investissements touristiques relatifs :
      • Aux volontés politiques, étatiques et gouvernementales des voies touristiques choisies, définissant au plan national comme régional,  les typologies des tourismes de masse et/ou régionalement adaptées aux expériences touristiques afin de déterminer une politique globale des formations et de l’employabilité, en reconnaissance des réalités territoriales du rural, des Géoparcs, des Parcs nationaux, des sites culturels patrimoniaux matériels comme immatériels qui, le tourisme marocain doit le reconnaitre font l’objet des reconnaissances internationales de l’ UNESCO, comme de l’OMT !
      • aux imputations pour le tourisme interne et territorial,
      • aux structurations du passage de l’informel au formel,
      • aux accompagnements des périphériques nécessaires en culture, artisanat et éco sociétal
      • aux besoins des formations en interculturalité avec les mises à niveaux des diverses branches verticales et horizontales pour définir et calibrer les besoins inter ministériels, inter culturels dans des déclinaisons verticales comme horizontales nationales comme internationales des outils de transmissions entre Public et Privé !
    • Relais de Promotions, et de Marketing reconsidérés à l’international avec et par les délégations selon des cahiers des charges adaptés à une nouvelle et véritable volonté industrielle pour un tourisme marocain réinventé !
      • Reconsidération d’un statut utile des délégations touristiques régionales et provinciales en considérations des nécessités des contrôles et surveillances des ETHCs pour définir, dans leurs fonctionnalités formalisées, l’ensemble des indicateurs déterminant les outils de gestions territoriales vis-à-vis des instances locales et provinciales, régionales rapportées aux besoins nationaux afin d’établir des plans d’actions déterminés par des réalités formalisées par une politique de digitalisation touristique nationale  permettant de créer l’emploi, reconsidérer l’employabilité et l’auto entrepreneuriat adaptés, inclusifs, intégrés, formés et formatés à l’utilité d’une la réalité industrielle touristique assumée pour une politique touristique nationale revisitée !
    • A la mise à disposition par la tutelle d’une manne financière, selon un cahier des charges établi PUBLIC/PRIVE, répondant aux obligations précitées, permettant en toute autonomie à la Confédération Nationale du Tourisme de conserver son autonomie décisionnelle de Privé vis-à-vis du Public, mais qui s’obligerait :
      • à des fondements de gestion rotative entre les régions et métiers prioritaires tels que Mice, Evénementiel, hôteliers Agences, Transporteurs, NTIC en tant que fondements structurants d’une réelle industrie et cela :
    • en partenariat avec la structure nationale et territoriale de la CGEM et de ses commissions interministérielles nationales comme régionales, afin de coconstruire et cogérer les fédérations des métiers définies et retenues pour cette nouvelle ère, dans un listing renouvelé des métiers du tourisme, adapté aux choix futurs d’une Vision 2030-2040 d’une industrie touristique marocaine tournée à la fois vers ce qui a fait ses forces et faiblesses dans cette période passées et pré pandémie et pour les années futures également tournées vers de nouveaux horizons dont ceux de l’Afrique !

Le Maroc a prouvé au travers de projets industriels intégrés, portuaires avec les Tanger Med(s)I, II et III , énergétiques avec les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydrogène !), avec des avancées dans les innovations pour sa pêche, pour son agriculture, avec ses plans émergences automobile, aviation, textile, financiers, avec ses volontés de créations géopolitiques vers l’Afrique, avec son projet Gazoduc-Nigéria-Maroc qu’il est capable de relever beaucoup de défis ..Les professionnels du tourisme doivent s’inscrire dans cette dynamique .J’ai toujours prôné qu’Identité et authenticité marocaines étaient les seuls véritables fers de lance capables d’apporter une véritable durabilité  possible à la reconnaissance du tourisme marocain de demain !

Un tourisme résilient  qui implique jeunesses et comme de véritables actrices du développement vernaculaire national et territorial qui constitue l’âme marocaine!Une résilience porteuse d’une démarche en Responsabilité Sociétale et sociale des entreprises (RSE) qui est devenue incontournable pour les entreprises qui veulent s’inscrire dans le sens de l’histoire.


Source : 
https://maroc-diplomatique.net/

 

Par Med Mohamed Rial le Vendredi 3 Juin 2022


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