Menu
LE TOURISME VECTEUR DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL. MOYEN JUDICIEUX DE RAPPROCHEMENT DES CIVILISATIONS ET DES HOMMES

Dérives des réseaux sociaux : Caniveau électronique


Rédigé le Mardi 7 Janvier 2025 à 12:42 | Lu 94 commentaire(s)

Dans les réseaux sociaux au Maroc comme ailleurs, le meilleur et le pire se côtoient. Certains savent en tirer le meilleur parti mais beaucoup chez nous en font hélas un mauvais usage qui commence à faire au-delà du tolérable bien des dégâts dans la société. La cote d’alerte semble avoir été atteinte puisque le grand ménage a commencé dans ces territoires virtuels, longtemps une zone de non-droit où toutes les dérives étaient permises. Les arrestations qui se multiplient ces derniers temps dans ce qu’il convient bien d’appeler les milieux de la délinquance électronique dont certaines stars, en délicatesse avec la justice pour divers motifs, ont été récemment expédiés à l’ombre, annoncent la fin du laxisme. Un laxisme devenu tel que les « social media », omniprésents dans le quotidien d’une bonne partie de la population, ont été transformés en vecteur de l’indécence et du mauvais goût dans des proportions scandaleuses qui heurtent les valeurs communes.


Dérives des réseaux sociaux : Caniveau électronique
D’aucuns peuvent arguer que ce qui est colporté dans ces plateformes digitales n’est que le miroir de la société marocaine dont elles amplifient les travers, la perversion et les frustrations. Mais est-ce une raison pour rester les bras croisés devant cette déferlante de contenus médiocres qui submergent Tik Tok, Snapchat, Facebook et Youtube? Faut-il au nom de cet argument très discutable laisser faire surtout que les RS sont devenus aussi une poubelle qui dégage à plein nez les relents de tout ce que la morale réprouve et que la loi devrait punir : chantage et outrage, irrévérence et harcèlement , diffamation et règlement de comptes ? Le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi a raison de vouloir encadrer juridiquement les réseaux sociaux pour sanctionner les abus et les dérapages. L’heure de la régulation et la fin de l’immunité a sonné.

  

Des gens sont en effet touchés dans leur honneur, des propos injurieux sont tenus et une culture du trash s’est normalisée. 

Des gens sont en effet touchés dans leur honneur, des propos injurieux sont tenus et une culture du trash s’est normalisée. N’importe quel énergumène peut dire et balancer ce qu’il veut sur les réseaux. La désinhibition totale. Le triomphe de l’insignifiance et de la platitude atteint des sommets. Il fallait mettre le hola et sévir. C’est toute la société marocaine, enfants et adultes, qui est fortement percutée dans ses valeurs et sa dignité par un flot de séquences qui font l’éloge sur la Toile de la grivoiserie et de l’indécence, à l’image de ce défilé de string organisé récemment par une mannequin et styliste casablancaise dont la page revendique 7 millions de followers !…Sur ces sujets aussi, la loi doit pouvoir s’exprimer pour protéger la collectivité des contenus digitaux attentatoires à la pudeur et à la dignité de la femme marocaine.

Le caniveau électronique est né. Florissant et arrogant, décomplexé et envahissant, il a son star-system et ses vedettes. C’est le nouveau filon de la virtualité pour tous ceux qui ont du mal à trouver leur place dans la réalité. Dans ce marécage cybernétique, tout le monde trouve son compte, les manipulateurs de l’ombre qui arrivent à leurs fins et les diffuseurs qui sont payés en retour pour leurs forfaits commis souvent sous couvert de la liberté d’expression.


Prospérant sur le terreau de l’ignorance et du voyeurisme social, le caniveau électronique attire de plus en plus d’adeptes qui en font un métier juteux. Généralement analphabètes, dotés de bagout et n’ont pas froid aux yeux, ils sont prêts à tout pour engranger par plusieurs dizaines de milliers, voire millions les like et les vues, nouvelles clés de l’enrichissement facile, très facile même. Et ça marche fort ! C’est cela le tout-digital, il a également ce pouvoir pervers de faire sortir les quidams de l’anonymat et d’en faire des VIP populaires que la plèbe écoute, suit et admire. Plus le contenu est trush et abrutissant plus son créateur gagne en audience et en rentrées d’argent.

 La société marche sur la tête. Bonjour l’inversion des valeurs. Justement, les réseaux sociaux ont été conçus pour anesthésier l’esprit critique, réduire la capacité de distinguer le vrai du faux, les faits des avis personnels, l’info de l’intox. Ce qui permet de tromper facilement l’être numérique par des arguments fallacieux ou la séduire par des récits de bas étage. Sur un plan politique, il n’y a pas plus menaçant pour un pays qu’une opinion publique sous influence virtuelle, encadrée surtout dans un contexte de discrédit  profond des partis par la face obscure des réseaux sociaux et livrée à la nébuleuse des professionnels du formatage des esprits…



https://lecanardlibere.ma/
Par Abdellah Chankou Directeur de La Publication







Partager ce site