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LE TOURISME VECTEUR DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL. MOYEN JUDICIEUX DE RAPPROCHEMENT DES CIVILISATIONS ET DES HOMMES


Le secteur du tourisme au Maroc connaît une crise sans précédent qui ne semble pas se terminer de sitôt, en raison des nouveaux mutants du virus Corona émergent, dont le dernier en date est « Omicron », qui a poussé les autorités marocaines à fermer à nouveau les frontières.

Cette nouvelle fermeture coïncide avec la fin de l'année, toujours mise à contribution pour faire tourner la roue du tourisme, notamment dans les grandes villes touristiques, comme Marrakech, Fès et Agadir, ce qui a aggravé la situation des travailleurs de ce secteur, qui représente environ 7 % du produit intérieur brut.


Fatima Ammor/ Entretien : Le tourisme est dans une situation critique... et la reprise a besoin d'au moins 3 ans
    Le secteur du tourisme au Maroc connaît une crise sans précédent qui ne semble pas se terminer de sitôt, en raison des nouveaux mutants du virus Corona émergent, dont le dernier en date est « Omicron », qui a poussé les autorités marocaines à fermer à nouveau les frontières.
 
    Cette nouvelle fermeture coïncide avec la fin de l'année, toujours mise à contribution pour faire tourner la roue du tourisme, notamment dans les grandes villes touristiques, comme Marrakech, Fès et Agadir, ce qui a aggravé la situation des travailleurs de ce secteur, qui représente environ 7 % du produit intérieur brut.
 
A ce sujet, nous avons adressé nos questions à Fatima Zahra Ammor, Ministre du Tourisme, de l'Artisanat, de l'Economie Sociale et Solidaire, pour évoquer la réalité du secteur et ses perspectives de reprise et la tendance à miser sur le tourisme domestique et les déplacements courts, tout en en attendant que le mouvement touristique revienne à son époque d'antan.
 
 Mme La Ministre souligne que la relance du tourisme nécessite au moins trois ans, selon une vision plus réaliste, et a indiqué que le ministère adopte une approche consultative et soutient les professionnels du secteur afin de les accompagner jusqu'au le mouvement reprend.
 
  Comment se porte le tourisme actuellement, étant donné que c'est le secteur le plus touché par la pandémie ?
 
Le secteur du tourisme est dans un état critique après plus de 21 mois, c'est-à-dire depuis le début de la pandémie de « Covid-19 », et il ne fait aucun doute qu'il s'agit du secteur le plus touché du tissu économique national. Divers acteurs publics et professionnels privés ont estimé que la période de fin d'année sera une étape de reprise de leur activité, mais malheureusement, l'émergence du mutant « Omicron » a entraîné une situation sanitaire instable dans le pays, ce qui a incité le gouvernement à adopter le principe de prévention et de précaution en fermant temporairement les frontières du Royaume aux vols et en limitant les mouvements transfrontaliers.
 
   Comment soutenir la résilience du secteur face à l'incertitude persistante et aux dommages causés aux déplacements internationaux des voyageurs ?
 
  Nous, en tant que gouvernement, étions convaincus que l'ampleur des répercussions sociales et financières de la fermeture, même temporaire, des frontières constituerait une grande perte pour le secteur du tourisme. Dans ce contexte, nous avons décidé la nécessité de travailler à la poursuite de l'adoption de mesures spéciales pour soutenir les utilisateurs et les acteurs du secteur du tourisme, avec une plus grande attention à la relance du tourisme intérieur, coïncidant avec la période de fermeture des frontières.
 
Cet accompagnement était une mesure nécessaire afin de préserver les emplois et le statut des professionnels qui, depuis plusieurs années, ont contribué à rehausser l'image du Maroc à l'international. A cet égard, je tiens à souligner que le gouvernement marocain a pris l'initiative, lors du conseil de gouvernement tenu le 9 décembre, d'adopter des compensations arbitraires pour les travailleurs du secteur du tourisme. Cette décision s'inscrit dans un ensemble de mesures qui seront activées sur le terrain au cours des prochaines semaines. En parallèle, nous poursuivons une discussion ouverte et constructive avec les professionnels pour parvenir à l'adoption de solutions efficaces qui répondent à leurs besoins et couvrent la plus grande partie des pertes qui affligent le secteur.
 
Quelles sont les perspectives pour le secteur de se redresser et de revenir au niveau d'avant Corona ?
 
La réponse à cette question n'est pas automatique, mais je peux vous référer à ce qui a été unanimement guidé par les économistes du monde entier selon lequel la reprise progressive du secteur touristique dans le monde est une question qui viendra sans aucun doute dans un avenir prévisible.
 
   Selon un certain nombre d'études, le mouvement touristique est de plus en plus lié au recours au renouveau du tourisme domestique et des vols moyen courrier. Il est clair que malgré la hausse que l'on peut enregistrer du nombre de touristes, cela ne conduira pas à ce que le mouvement touristique atteigne le niveau auquel il était habitué avant la pandémie, mais les études prospectives disent qu'il faut attendre au moins trois ans , selon un scénario plus réaliste. Pour toutes ces raisons, nous, au ministère, privilégions une approche consultative et accompagnons les professionnels du secteur afin de les accompagner jusqu'à ce que le mouvement touristique se remette des dommages qu'il a subis pendant la période de crise.

  Comment favoriser le tourisme national tout au long de l'année, sans se focaliser uniquement sur l'été et le printemps ?
 
Je ne vais pas vous répondre directement à cette question, mais plutôt vous renvoyer à l'une des données bien établies sur l'importance du tourisme domestique, qui dit que le tourisme domestique représente à lui seul plus de 30% du total des nuitées dans les hôtels et les établissements. C'est ce qui me fait affirmer que le tourisme domestique est un potentiel positif et sous-utilisé au Maroc.
 
 Afin d'être plus convaincu de ce fait, il faut rappeler que les Marocains ont dépensé 6 milliards de dirhams pour leurs voyages en Turquie uniquement au cours de l'année 2019. Ici, nous parlons de 240 mille Marocains qui ont voyagé à la recherche d'un produit similaire à ce que nous avons. au Maroc des stations balnéaires, des offres culturelles et des possibilités de shopping.
 
source : www.hespress.com      Propos recueillis par Lakhdar Youssef
 

Par Med Mohamed Rial le Vendredi 17 Décembre 2021


Dans cet entretien, Najia Ounassar, présidente de l’AIHA, revient sur la situation du tourisme à la destination Agadir, notamment l’impact du contexte actuel de pandémie sur le tourisme, la suspension des vols et les problèmes de mise en œuvre de l’indemnité forfaitaire, en plus de l’activation des mesures prioritaires du contrat programme 2020-2022.


Najia Ounassar
Najia Ounassar

A partir de ce lundi, les autorités marocaines ont reconduit pour deux semaines la suspension de tous les vols directs de  passagers à destination  du Maroc. En tant que profession, comment avez-vous accueilli cette annonce pour l’écosystème touristique ?

Cette annonce nous a effectivement abasourdis, d’autant plus que, quelques semaines plutôt, les vols en provenance de quatre de nos principaux marchés émetteurs avaient été suspendus, suivis rapidement de ceux du marché français, ce qui, d’ores et déjà, compromettait lourdement la saison d’hiver, avec tout de même un petit espoir que ces suspensions seraient de courte durée. Avec la fermeture totale du ciel marocain, le coup de grâce a été asséné à l’ensemble du secteur déjà à l’agonie. Le Maroc a choisi le tout sanitaire pour préserver ses acquis et protéger la santé des citoyens. Nous le comprenons et nous y souscrivons totalement, bien que nous pensons que nous aurions pu, sans doute, protéger nos acquis sanitaires en renforçant (tests supplémentaires, confinements, etc.) l’accès au Maroc aux touristes vaccinés, forts de notre taux de vaccination plus que satisfaisant, et le faible nombre de cas de contamination journalier.

Pour être franche avec vous, la consternation de tous les professionnels du tourisme est autant dans la fermeture du ciel (qui les empêche de travailler) que dans l’absence de mesures de soutien et d’accompagnement pour leur venir en aide et sauver le secteur qui, ne l’oublions pas, subit la crise de la pandémie du Covid 19 depuis plus de 20 mois. Pourtant, ces mesures existent et sont écrites noir sur blanc dans le contrat programme, couvrant la période 2020-2022, et signé en août 2020. Ce contrat programme comprenait 21 mesures censées, à la fois, soutenir le secteur durant la crise, le relancer et le transformer durablement. Mais, malheureusement, seules deux mesures sur 21 ont été actionnées : l’indemnité forfaitaire de 2.000 DH octroyée aux employés du secteur, et les avoirs clients (loi 30-20). Nous sommes conscients que, dans ce contexte de crise sans précédent, nos gouvernants n’ont pas la tâche facile, mais comme le dit si bien le proverbe : « Aux grands maux les grands remèdes». Aujourd’hui le temps nous est compté, il faut agir sans délai pour sauver les entreprises du secteur avant que cette crise ne les décime à jamais, avec à la clé des milliers d’emplois détruits.

L’indemnité forfaitaire a été reconduite du 1er septembre au 31 décembre 2021. Quelles seront les modalités de mise en œuvre de cette indemnité ?

L’indemnité forfaitaire a été suspendue depuis le 30 juin 2021, en prévision d’une reprise des activités durant la saison estivale, reprise qui n’a pas eu lieu. Alors sa reconduction, pour les quatre derniers mois de l’année, est en soi une très bonne nouvelle. Seulement, sa mise en œuvre pose problème et risque de ne profiter qu’à un faible nombre. Le premier problème concerne l’éligibilité des entreprises à cette indemnité, notamment sur le critère du maintien de 80% des employés de février 2020. Il faut savoir que beaucoup d’employés se sont trouvés obliger de se reconvertir dans d’autres secteurs d’activité, voyant cette crise s’éterniser et ne pouvant plus subvenir, avec seulement 2000 DH par mois, aux besoins vitaux de leur famille. Même si, dans le meilleur des cas, une entreprise a pu remplacer ce personnel, elle ne pourra pas prétendre à cette indemnité. Le deuxième problème a trait à la rétroactivité de l’indemnité, puisqu’elle va concerner 3 mois pour lesquels les salaires ont déjà été payés à 100% par les entreprises, et déclarés comme tel. Encore une fois, les structures, dans ce cas de figure, ne pourront pas, elles non plus, prétendre à l’indemnité. Ceci dit, le ministère de tutelle, alerté dans ce sens par la CNT, travaille avec cette dernière pour trouver une solution.

Après la suspension des liaisons aériennes et maritimes, faut-il s’attendre à une fermeture massive des unités hôtelières et renvoyer les employés au chômage technique ou partiel ?

La fermeture des hôtels est inévitable quand aucun touriste ne peut accéder au sol marocain, les hôtels, par voie de conséquence, se vident de leur clientèle, et en l’absence de plan de soutien, ils n’ont d’autre choix que de fermer. Ces fermetures ont déjà concerné, ces derniers jours, des établissements appartenant à de grands groupes nationaux et
internationaux, sans compter ceux qui ont fermé définitivement après quelques mois de crise, et ceux fermés depuis mars 2020, et qui n’ont toujours pas pu rouvrir à ce jour. D’autres établissements nous ont fait part, dernièrement, qu’ils allaient également baisser le rideau dans les jours prochains, et ce seront des centaines d’employés mis au chômage, pour on ne sait combien de temps encore, et, sans doute, iront-ils eux aussi tenter leur chance ailleurs. En bref, le cauchemar continue pour tout un secteur.

Comment qualifiez-vous le niveau de souffrance du tissu touristique après plus de 21 mois de crise ?

La souffrance est incommensurable. Elle a été exprimée par tout l’écosystème. Elle a été entendue et reconnue par tout le monde, car il n’est plus nécessaire aujourd’hui de prouver que le secteur le plus profondément impacté par la pandémie est bien le tourisme. Oui nous sommes à terre, mais non, nous n’arrêterons pas de nous battre pour ce tourisme en lequel nous avons toujours cru, et en lequel nous continuons de croire, car c’est un secteur stratégique pour l’économie marocaine, grâce à sa contribution à près de 12% du PIB national, aux milliers d’emplois directs et indirects qu’il crée, aux milliards de dirhams de devises qu’il génère, et avec un potentiel immense à exploiter comme le recommande le Nouveau modèle de développement. Nous sommes dans l’extrême et ultime urgence, et attendons l’activation, avant qu’il ne soit trop tard, des mesures prioritaires portées par l’ensemble de l’écosystème touristique à travers la CNT, son interlocuteur auprès du gouvernement, et qui sont parties intégrantes du contrat programme 2020-2022, à savoir la suspension de toutes les actions de mise en demeure et de contentieux engagées par les banques envers les entreprises et les salariés du secteur. A cela s’ajoutent le maintien de l’indemnité forfaitaire de 2.000 DH et la révision des échéanciers pour les paiements des charges sociales reportées et dues sur 2020 et 2021. Il s’agit aussi de procéder à un moratoire fiscal au titre de 2020 et 2021 et de reporter les remboursements des échéances bancaires dues par les entreprises et par les employés, sans frais ni pénalité.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


Par Med Mohamed Rial le Jeudi 16 Décembre 2021


Malvenu, maladroit, agaçant… Les opérateurs du tourisme au Maroc n’ont pas de mots pour commenter la dernière démarche en date de la Société marocaine de l’ingénierie touristique (SMIT). Cette dernière société, placée sous la tutelle du ministère du Tourisme, mais où règne en maître absolu Imad Barakkad depuis plus de 10 ans, vient de lancer une étude sur le marché de l’investissement touristique au Maroc. Une étude qui va coûter plus de 3.2 millions de dirhams et dont le marché sera attribué le 7 janvier 2022.


Imad Barrakad
Imad Barrakad

Malvenu, maladroit, agaçant… Les opérateurs du tourisme au Maroc n’ont pas de mots pour commenter la dernière démarche en date de la Société marocaine de l’ingénierie touristique (SMIT). Cette dernière société, placée sous la tutelle du ministère du Tourisme, mais où règne en maître absolu Imad Barakkad depuis plus de 10 ans, vient de lancer une étude sur le marché de l’investissement touristique au Maroc. Une étude qui va coûter plus de 3.2 millions de dirhams et dont le marché sera attribué le 7 janvier 2022.

«Au moment où le secteur est sinistré, il valait mieux concentrer les budgets disponibles à le soutenir et non à financer des études qui pourraient se révéler bidon ou inutiles comme bien d’autres auparavant», s’insurge un opérateur touristique national. Et cette conclusion, elle a déjà été faite depuis longtemps, entre autres par la Cour des comptes en 2017.

«La SMIT soutient qu’elle réalise chaque année un nombre considérable d’études en ingénierie du produit touristique, schémas de développement, stratégie… etc. Mais ceci est à nuancer par le fait que plusieurs de ces études sont réalisées par des cabinets privés, alors que d’autres étaient de simples actions d’accompagnement à d’autres entités», lit-on dans ce rapport qui soulève «l’absence d’analyse de faisabilité, pourtant partie intégrante d’une étude d’ingénierie touristique, dans la plupart des études de concepts».

«En outre, ces études ne sont pas exploitées, ni par des entités publiques ni par des investisseurs privés, pour construire ou valoriser un quelconque produit touristique», ajoute la Cour des comptes pour qui «Les études ne sont pas une fin en soi. Elles doivent répondre à des besoins réels et aboutir à des projets concrets, eu égard à leurs coûts directs et indirects».

«En conclusion, le métier de l’ingénierie touristique semble encore être à un stade embryonnaire au sein de la SMIT en termes de contenu des études réalisées et de leur valeur ajoutée pour l’investissement touristique», conclut l’institution présidée à l’époque par Driss Jettou.

Mais Imad Barakkad ne l’entend pas de cette oreille. Il fait ce qui lui plaît, quand cela lui chante et personne n’y pourra redire, fût-ce la ministre du Tourisme.  La direction de la SMIT, il y a été placé grâce aux relations étroites entre sa mère et celle d’un puissant proche des cercles du pouvoir.


Source : http://www.maghreb-intelligence.com  par Mohamed Foulahi

 

Par Med Mohamed Rial le Jeudi 16 Décembre 2021


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