Près d’un Français sur deux (47%) est soit en surpoids, soit en situation d’obésité. Au Luxembourg, la proportion d’adultes obèses est passée entre 2014 et 2019 de 15,6% à 16,5%, selon European Health Interview Survey. La proportion d’adolescents entre 11 et 18 ans en surpoids atteignait 19% en 2018 contre 14% en 2006. En Belgique, selon des études de 2018, près de la moitié de la population adulte âgée de 18 ans et plus (49%) était en surpoids et 16% était obèse. Chez les moins de 17 ans, 19% sont en surpoids et 5,8 % obèses.
Les pays les plus touchés sont Malte (64,8%), la Croatie (64,8%), la République tchèque (60%) ou encore la Hongrie (59,9%). A l’opposé, les pays où la part de la population en surpoids est la moins élevée sont l’Italie (45,7%), la France (47,2%), la Belgique (50,2%). Les inégalités face à l’éducation constituent un problème courant, la prévalence de l’obésité étant plus élevée chez les personnes accusant un faible niveau d’instruction. La crise énergétique a aussi un impact avec une alimentation de plus en plus chère à cause de l’inflation, ce qui dirige les familles précaires vers une alimentation peu équilibrée, avec moins de fruits et de légumes.
Le Covid-19 a favorisé la malbouffe
La pandémie « a favorisé la sédentarité, l’inactivité physique, mais aussi la malbouffe », explique Hélia Hakimi-Prévot, journaliste spécialisée dans les questions de santé. « Cela peut paraître anecdotique mais ça ne l’est pas : beaucoup de familles avec enfants n’avaient pas forcément le temps de travailler, de s’occuper des devoirs et de cuisiner correctement. Donc il y a eu malbouffe. » Et l’obésité a augmenté, notamment chez les enfants. Parce que les enfants avaient l’habitude, à l’école, de se dépenser en cour de récré, de faire du sport… Or, toutes ces activités ont été complètement annulées », constate-t-elle. Il faut intervenir le plus tôt possible : « lorsqu’on arrive à enrayer l’obésité à la fin de l’enfance, on a de grandes chances que l’adulte s’en sorte sans trop de problèmes de poids. Mais lorsque l’obésité perdure jusqu’à l’adolescence, un adolescent en surpoids a 70% de risques de le rester à l’âge adulte. »
Outre le travail de prévention, les spécialistes avancent l’idée d’une taxation plus marquée sur les produits transformés, ceux-là même qui contribuent à la prise de poids excessive (trop gras, trop salés, trop sucrés). En 2014, le Mexique a été parmi les premiers pays à introduire une taxe sur les sodas, afin de faire baisser la consommation de ces boissons et ainsi luter contre l’obésité galopante notamment chez les enfants. Depuis 2018, le Royaume-Uni applique, lui aussi, une taxe sur les boissons non alcoolisées produites ou importées, contenant du sucre ajouté.
source : myeurop.info