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Si la saison touristique profite du soleil et d'une forte reprise d'activité après deux années de Covid, les postes vacants sont nombreux, en particulier dans l'aviation où les annulations de vols sont à déplorer.
La canicule n’est pas un frein au tourisme estival qui profite à de nombreux pays, comme la Grèce, qui avaient subi des saisons moroses il y a deux ans, à cause de la crise du Covid. Mais le secteur du tourisme peine à trouver du personnel. En Italie, le pays le plus touché, il manque 250.000 saisonniers. En France, ils sont 71.000 et 50.000 en Espagne. Les postes de serveurs sont nombreux à ne pas trouver d’acquéreurs et l’hôtellerie et les agences de voyages sont les plus touchés. Et de nombreux vols ont du être annulés car les compagnies aériennes ont tardé à embaucher. Au total, c’est 1,2 million de personnes qui font défaut dans l’Union européenne. Et en Grande-Bretagne, la situation est aggravée car, à cause du Brexit, le gouvernement s’est opposé à l’arrivée de travailleurs temporaires de l’étranger. Le Portugal, lui, s’en sort mieux avec une meilleure préparation.
C’est que les travailleurs saisonniers attendent de meilleurs salaires et, surtout, des conditions d’hébergement. Le logement est « depuis très longtemps un des freins majeurs de l’employabilité, avec le transport », rappelle Thierry Grégoire, président national de l’Umih saisonnier, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. Le Conseil mondial du voyage propose des mesures pour faire face au problème : faciliter la mobilité des travailleurs avec une politique de visas plus favorable, permettre le travail flexible et à distance, adopter des solutions technologiques et numériques innovantes, et offrir des formations, des programmes de remise à niveau et des avantages aux employés.
Pourtant la reprise de l’emploi est là
En France, 102.000 emplois nets ont été créés dans le secteur privé entre mars et fin juin, soit une augmentation de 0,5%. C’est la sixième hausse trimestrielle consécutive. Au total, l’emploi salarié privé dépasse désormais son niveau d’avant la crise sanitaire (fin 2019) de 3,8%, soit une hausse de 754.200 emplois. La dynamique de l’emploi se maintient, conjuguée à un taux de chômage modéré (7,3% au premier trimestre, selon l’Insee). Aux Etats-Unis aussi, avec 528.000 postes créés en juillet, l’emploi retrouve son niveau d’avant-pandémie.
Derrière la crise sur l’emploi saisonnier, reste le débat sur les attentes des employés qui ont fortement évolué depuis la crise du Covid. L’année 2021 a connu un nombre record de démissions aux Etats-Unis : 47 millions d’Américains ont quitté leur emploi. On appelle ce phénomène « la Grande Démission ». Certains cherchaient un meilleur salaire, d’autres souhaitaient devenir leur propre patron ou disposer d’une meilleure flexibilité pour s’occuper de leurs enfants, ou bien s’inquiétaient d’attraper le Covid-19. Le secteur du tourisme peine à répondre à ces attentes avec de meilleurs salaires, surtout dans un environnement inflationniste.
Source: myeurop.info
Diplômé de l’Université Paris Dauphine, ancien dirigeant et ambassadeur du Groupe Accor, Abdou Belgat est un expert international en tourisme, hôtellerie et sport. Il est le président fondateur de B.C. Consulting (www.bcconsulting.pro), et également vice-président de l’Association mondiale pour la formation touristique et hôtelière (AMFORTH) et de l’Association francophone des experts et scientifiques du tourisme (AFEST).
Qu’est-ce qui vous a marqué durant cette riche expérience de développement du tourisme ?
13 Le tourisme est universel, multiculturel et multidimensionnel. Sa diversité est impressionnante : du tourisme balnéaire au tourisme religieux ou sportif ou de santé, ou encore spatial, la liste est riche et longue. Le tourisme est source de richesse, de découverte et d’innovation. Il est aussi et surtout un vecteur de paix et de prospérité pour tous les pays qui ont fait de ce secteur une de leurs priorités.
14Durant cette longue expérience, trois sujets importants m’ont profondément marqué :
15Le premier s’articule autour de ce qui touche l’environnement. En raison de son poids et de son importance, l’urgence de traiter de ce sujet est réelle. Le nombre croissant des touristes dans le monde, bénéficiant des moyens de transport divers et accessibles à tous, se traduit par une augmentation de l’empreinte écologique individuelle. Dans le cadre d’un tourisme de masse, ou sur-tourisme, une pollution des sites touristiques visités et des aires maritimes protégées a été scientifiquement observée. Pour seule référence de cette dégradation, les cinq zones d’accumulation océanique des plastiques se situant dans le Pacifique nord, le Pacifique sud, l’Atlantique nord et sud ainsi que l’océan Indien sont submergées par des milliards de particules plastiques estimées à plus de 80 000 tonnes de déchets. La plus grande décharge flotte dans le Pacifique. Ainsi le développement d’un tourisme durable, responsable, respectueux de la nature et de la biodiversité est une première réponse non négligeable aux défis et enjeux de cette problématique de l’environnement.
16Le second repose sur cette capacité incomparable et incommensurable du tourisme à évoluer et à se réinventer en permanence. À ce sujet, les nouvelles technologies au service du tourisme ont bouleversé les codes, les structures sociales et mentales du touriste. Pour avoir vécu l’introduction du numérique dans le fonctionnement de la gouvernance des grands groupes hôteliers mondiaux, c’est une véritable révolution. Du reste, la numérisation au service du management du tourisme durable a notamment fait l’objet d’un colloque organisé par l’Association internationale de management du tourisme durable (AIMTD), pilotée par Erik Leroux, lors des 11es Journées scientifiques du tourisme durable à Tahiti (Polynésie française) du 2 au 4 juin 2020.
17Le troisième sujet marquant réside dans la notion du capital humain dans notre secteur d’activité. Les expériences au Plaza Athénée et au sein du groupe mondial Accor, décrites plus haut, illustrent parfaitement le rôle et la place de l’humain dans la réussite de toute organisation, indépendamment de sa taille (petite, moyenne ou grande entreprise). Ce capital humain se doit d’être avant tout parfaitement formé et capable d’offrir un service de qualité et de répondre à tous les défis inhérents aux métiers du tourisme.
Source : https://journals.openedition.org/teoros/10984 par Boualem Kadri
L’adoption de l’intelligence artificielle est devenue désormais une opportunité pour l’industrie touristique : optimisation des échanges marque-consommateur, produits et services personnalisés,... bref, une nouvelle ère pour la gestion de la relation client !
Qui de nos jours n’a pas encore entendu parler d’une technologie magique qui n’a cessé de donner de bonnes récoltes dans différentes industries rien que pour le fait de l’avoir adoptée ! Et bien ce n’est qu’en deux mots que se résume des livres illustrant des histoires et des histoires de réussite : Intelligente artificielle (IA) !
L’expression IA a d’abord été présentée comme une branche de l’informatique et a été ensuite définie comme l’automatisation d’un comportement intelligent. Plus particulièrement, deux caractéristiques clés qui cernent l’IA, à savoir « autonomie » et « adaptabilité ». La première signifie la capacité d’exécuter des tâches dans des environnements complexes sans être constamment guidée par une personne. Quant à la deuxième caractéristique, elle représente la capacité d'améliorer les performances en apprenant de l'expérience.
Certes, l’IA date de plusieurs décennies, mais ce n’est que récemment que ce sujet a pris toute son ampleur et est devenu « tendance », vu la capacité de ces ensembles de techniques à résoudre de réels problèmes de la vie et apporter des solutions innovantes à une multitude d’industries, dont le secteur touristique.
Etant donné que l’industrie touristique est fort consommatrice de données, que ce soit les données collectées et saisies par les entreprises lors d’une réservation par exemple ou bien celles générées par les clients à travers les médias sociaux... il est devenu indispensable d’améliorer les moyens utilisés pour la promotion et la gestion des produits et services des entreprises touristiques afin de répondre aux attentes des clients et rester compétitif sur le marché mondial. C’est ce qu’a déjà proposé l’IA aux professionnels du domaine du tourisme.
Parmi les exemples d’intégration de l’IA dans le secteur touristique on cite les « chatbots », un assistant conversationnel multilingue adopté par les sites web ou n’importe quel réseau social, capable à la fois de comprendre et de reproduire de manière convaincante le type de réponses qu'un client pourrait avoir avec une personne physique. Les chatbots basés sur l’IA, ont la particularité de s'améliorer continuellement grâce au « Big Data ». Ainsi, à chaque conversation, le robot s’entraine à fournir des réponses pertinentes qui semblent authentiques à des questions plus complexes et plus humaines.
Dotés d’une suite d’algorithmes, les chabots fonctionnent 24h/24 et 7j/7, ce qui leur permet de délivrer des informations en temps réel et, ainsi, éviter les retards causés par l’absence des employés ou lorsqu’ils sont occupés par d’autres clients.
De ce fait, tous les prestataires touristiques peuvent tirer parti de cette technologie qui leur permet d’être à l’écoute permanente des attentes de leurs clients, proposer une offre sur- mesure et, par conséquent, augmenter le taux de conversion (i.e. pourcentage des visites du site web transformées en actes d’achats).
Pour le Maroc qui s’inscrit dans une vision qui a pour objectif d’accélérer la transformation digitale dans différents secteurs, l’adoption de cet assistant intuitif a déjà vu le jour dans certains organismes tels que l’ONCF et la CDG, mais reste dans un stade embryonnaire quant aux entreprises touristiques et hôtelières... S’agit-il d’un manque d’offre ou de la demande ? Ou bien, tout simplement, du coût à payer pour acquérir ces dispositifs ? En tout cas, le coût de les adopter vaut mieux que celui de les abandonner !
Source : lopinion.ma par Imane Ezzaouia*
*Doctorat d’État en Tourisme, Économie et Gestion