En 2024, le Maroc a enregistré une croissance de 19 %, une évidence nettement supérieure à la moyenne mondiale de 12 %. Cette dynamique s’est traduite par l’accueil de 15,87 millions de touristes et des recettes de 96,9 milliards de dirhams à fin octobre, confirmant la place centrale du tourisme dans l’économie nationale. Toutefois, ces performances remarquables ne doivent pas occulter les défis persistants et les opportunités inexploitées.

Des fondations solides, certes , mais un écosystème qui peut être perfectible… La feuille de route « Light in Action » de l’ONMT, articulée autour de quatre axes – marketing, digitalisation, transport aérien et diversification des marchés – a clairement, faut-il avouer, porté ses fruits en 2024. L’effort pour digitaliser le marketing, notamment par la production de contenus promotionnels sur les plateformes numériques, a aussi permis d’amplifier la visibilité des destinations marocaines. Cependant, le bon entendement révèle que la digitalisation reste un terrain à renforcer, notamment en termes d’expérience utilisateur et d’interopérabilité entre les différentes plateformes touristiques.

Du côté du transport aérien, les progrès sont indéniables selon le communiqué de l’Office: une capacité contractuelle de 11,1 millions de sièges, soit une augmentation de 25 %, et l’ouverture de 705 lignes aériennes reliant le Maroc à 25 marchés. Cette expansion est stratégique, mais elle pose la question de veiller à ce que l’accroissement du flux touristique ne mette pas à rude épreuve ses infrastructures locales.

L’important est que l’année 2025 sera une année charnière favorable avec des ambitions claires pour franchir de nouveaux caps. L’ONMT vise une augmentation de 20 % de la capacité aérienne, soit 13,3 millions de sièges, et l’attraction de 2,5 millions de clients supplémentaires. L’accent mis sur les marchés nord-américains et européens orientaux traduit une volonté de diversification, mais le succès de cette stratégie dépendra de la capacité à adapter l’offre touristique marocaine aux attentes spécifiques de ces nouveaux publics.

La modernisation du portail visitmorocco.com serait également une priorité pour 2025. Cependant, l’intégration des outils d’analyse de données avancés pour mieux comprendre les préférences des touristes et personnaliser les offres peine encore à se matérialiser.

Et encore ! L’organisation de la CAN 2025 exige, de son côté, une coordination exemplaire entre les secteurs public et privé, notamment pour garantir que les retombées économiques et médiatiques profitent pleinement à l’image touristique du pays. Si le sport est un levier indéniable pour améliorer la notoriété internationale, l’ONMT est tenu d’assurer une communication ciblée et adaptée pour éviter l’écueil d’une promotion trop généraliste et capitaliser sur des campagnes sur-mesure, en s’appuyant sur les récits authentiques et le patrimoine culturel du pays.

Quoiqu’il en soit, la Conseil d’administration de l’ONMT a clos ses travaux sur une note optimiste, avec l’approbation de son plan d’action 2025. Cependant, pour transformer ces ambitions en résultats tangibles, plusieurs ajustements sont nécessaires qu’il faudrait nécessairement investiguer avec les professionnels.