Menu
LE TOURISME VECTEUR DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL. MOYEN JUDICIEUX DE RAPPROCHEMENT DES CIVILISATIONS ET DES HOMMES


Dans cet entretien, Najia Ounassar, présidente de l’AIHA, revient sur la situation du tourisme à la destination Agadir, notamment l’impact du contexte actuel de pandémie sur le tourisme, la suspension des vols et les problèmes de mise en œuvre de l’indemnité forfaitaire, en plus de l’activation des mesures prioritaires du contrat programme 2020-2022.


Najia Ounassar
Najia Ounassar

A partir de ce lundi, les autorités marocaines ont reconduit pour deux semaines la suspension de tous les vols directs de  passagers à destination  du Maroc. En tant que profession, comment avez-vous accueilli cette annonce pour l’écosystème touristique ?

Cette annonce nous a effectivement abasourdis, d’autant plus que, quelques semaines plutôt, les vols en provenance de quatre de nos principaux marchés émetteurs avaient été suspendus, suivis rapidement de ceux du marché français, ce qui, d’ores et déjà, compromettait lourdement la saison d’hiver, avec tout de même un petit espoir que ces suspensions seraient de courte durée. Avec la fermeture totale du ciel marocain, le coup de grâce a été asséné à l’ensemble du secteur déjà à l’agonie. Le Maroc a choisi le tout sanitaire pour préserver ses acquis et protéger la santé des citoyens. Nous le comprenons et nous y souscrivons totalement, bien que nous pensons que nous aurions pu, sans doute, protéger nos acquis sanitaires en renforçant (tests supplémentaires, confinements, etc.) l’accès au Maroc aux touristes vaccinés, forts de notre taux de vaccination plus que satisfaisant, et le faible nombre de cas de contamination journalier.

Pour être franche avec vous, la consternation de tous les professionnels du tourisme est autant dans la fermeture du ciel (qui les empêche de travailler) que dans l’absence de mesures de soutien et d’accompagnement pour leur venir en aide et sauver le secteur qui, ne l’oublions pas, subit la crise de la pandémie du Covid 19 depuis plus de 20 mois. Pourtant, ces mesures existent et sont écrites noir sur blanc dans le contrat programme, couvrant la période 2020-2022, et signé en août 2020. Ce contrat programme comprenait 21 mesures censées, à la fois, soutenir le secteur durant la crise, le relancer et le transformer durablement. Mais, malheureusement, seules deux mesures sur 21 ont été actionnées : l’indemnité forfaitaire de 2.000 DH octroyée aux employés du secteur, et les avoirs clients (loi 30-20). Nous sommes conscients que, dans ce contexte de crise sans précédent, nos gouvernants n’ont pas la tâche facile, mais comme le dit si bien le proverbe : « Aux grands maux les grands remèdes». Aujourd’hui le temps nous est compté, il faut agir sans délai pour sauver les entreprises du secteur avant que cette crise ne les décime à jamais, avec à la clé des milliers d’emplois détruits.

L’indemnité forfaitaire a été reconduite du 1er septembre au 31 décembre 2021. Quelles seront les modalités de mise en œuvre de cette indemnité ?

L’indemnité forfaitaire a été suspendue depuis le 30 juin 2021, en prévision d’une reprise des activités durant la saison estivale, reprise qui n’a pas eu lieu. Alors sa reconduction, pour les quatre derniers mois de l’année, est en soi une très bonne nouvelle. Seulement, sa mise en œuvre pose problème et risque de ne profiter qu’à un faible nombre. Le premier problème concerne l’éligibilité des entreprises à cette indemnité, notamment sur le critère du maintien de 80% des employés de février 2020. Il faut savoir que beaucoup d’employés se sont trouvés obliger de se reconvertir dans d’autres secteurs d’activité, voyant cette crise s’éterniser et ne pouvant plus subvenir, avec seulement 2000 DH par mois, aux besoins vitaux de leur famille. Même si, dans le meilleur des cas, une entreprise a pu remplacer ce personnel, elle ne pourra pas prétendre à cette indemnité. Le deuxième problème a trait à la rétroactivité de l’indemnité, puisqu’elle va concerner 3 mois pour lesquels les salaires ont déjà été payés à 100% par les entreprises, et déclarés comme tel. Encore une fois, les structures, dans ce cas de figure, ne pourront pas, elles non plus, prétendre à l’indemnité. Ceci dit, le ministère de tutelle, alerté dans ce sens par la CNT, travaille avec cette dernière pour trouver une solution.

Après la suspension des liaisons aériennes et maritimes, faut-il s’attendre à une fermeture massive des unités hôtelières et renvoyer les employés au chômage technique ou partiel ?

La fermeture des hôtels est inévitable quand aucun touriste ne peut accéder au sol marocain, les hôtels, par voie de conséquence, se vident de leur clientèle, et en l’absence de plan de soutien, ils n’ont d’autre choix que de fermer. Ces fermetures ont déjà concerné, ces derniers jours, des établissements appartenant à de grands groupes nationaux et
internationaux, sans compter ceux qui ont fermé définitivement après quelques mois de crise, et ceux fermés depuis mars 2020, et qui n’ont toujours pas pu rouvrir à ce jour. D’autres établissements nous ont fait part, dernièrement, qu’ils allaient également baisser le rideau dans les jours prochains, et ce seront des centaines d’employés mis au chômage, pour on ne sait combien de temps encore, et, sans doute, iront-ils eux aussi tenter leur chance ailleurs. En bref, le cauchemar continue pour tout un secteur.

Comment qualifiez-vous le niveau de souffrance du tissu touristique après plus de 21 mois de crise ?

La souffrance est incommensurable. Elle a été exprimée par tout l’écosystème. Elle a été entendue et reconnue par tout le monde, car il n’est plus nécessaire aujourd’hui de prouver que le secteur le plus profondément impacté par la pandémie est bien le tourisme. Oui nous sommes à terre, mais non, nous n’arrêterons pas de nous battre pour ce tourisme en lequel nous avons toujours cru, et en lequel nous continuons de croire, car c’est un secteur stratégique pour l’économie marocaine, grâce à sa contribution à près de 12% du PIB national, aux milliers d’emplois directs et indirects qu’il crée, aux milliards de dirhams de devises qu’il génère, et avec un potentiel immense à exploiter comme le recommande le Nouveau modèle de développement. Nous sommes dans l’extrême et ultime urgence, et attendons l’activation, avant qu’il ne soit trop tard, des mesures prioritaires portées par l’ensemble de l’écosystème touristique à travers la CNT, son interlocuteur auprès du gouvernement, et qui sont parties intégrantes du contrat programme 2020-2022, à savoir la suspension de toutes les actions de mise en demeure et de contentieux engagées par les banques envers les entreprises et les salariés du secteur. A cela s’ajoutent le maintien de l’indemnité forfaitaire de 2.000 DH et la révision des échéanciers pour les paiements des charges sociales reportées et dues sur 2020 et 2021. Il s’agit aussi de procéder à un moratoire fiscal au titre de 2020 et 2021 et de reporter les remboursements des échéances bancaires dues par les entreprises et par les employés, sans frais ni pénalité.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


Par Med Mohamed Rial le Jeudi 16 Décembre 2021


Malvenu, maladroit, agaçant… Les opérateurs du tourisme au Maroc n’ont pas de mots pour commenter la dernière démarche en date de la Société marocaine de l’ingénierie touristique (SMIT). Cette dernière société, placée sous la tutelle du ministère du Tourisme, mais où règne en maître absolu Imad Barakkad depuis plus de 10 ans, vient de lancer une étude sur le marché de l’investissement touristique au Maroc. Une étude qui va coûter plus de 3.2 millions de dirhams et dont le marché sera attribué le 7 janvier 2022.


Imad Barrakad
Imad Barrakad

Malvenu, maladroit, agaçant… Les opérateurs du tourisme au Maroc n’ont pas de mots pour commenter la dernière démarche en date de la Société marocaine de l’ingénierie touristique (SMIT). Cette dernière société, placée sous la tutelle du ministère du Tourisme, mais où règne en maître absolu Imad Barakkad depuis plus de 10 ans, vient de lancer une étude sur le marché de l’investissement touristique au Maroc. Une étude qui va coûter plus de 3.2 millions de dirhams et dont le marché sera attribué le 7 janvier 2022.

«Au moment où le secteur est sinistré, il valait mieux concentrer les budgets disponibles à le soutenir et non à financer des études qui pourraient se révéler bidon ou inutiles comme bien d’autres auparavant», s’insurge un opérateur touristique national. Et cette conclusion, elle a déjà été faite depuis longtemps, entre autres par la Cour des comptes en 2017.

«La SMIT soutient qu’elle réalise chaque année un nombre considérable d’études en ingénierie du produit touristique, schémas de développement, stratégie… etc. Mais ceci est à nuancer par le fait que plusieurs de ces études sont réalisées par des cabinets privés, alors que d’autres étaient de simples actions d’accompagnement à d’autres entités», lit-on dans ce rapport qui soulève «l’absence d’analyse de faisabilité, pourtant partie intégrante d’une étude d’ingénierie touristique, dans la plupart des études de concepts».

«En outre, ces études ne sont pas exploitées, ni par des entités publiques ni par des investisseurs privés, pour construire ou valoriser un quelconque produit touristique», ajoute la Cour des comptes pour qui «Les études ne sont pas une fin en soi. Elles doivent répondre à des besoins réels et aboutir à des projets concrets, eu égard à leurs coûts directs et indirects».

«En conclusion, le métier de l’ingénierie touristique semble encore être à un stade embryonnaire au sein de la SMIT en termes de contenu des études réalisées et de leur valeur ajoutée pour l’investissement touristique», conclut l’institution présidée à l’époque par Driss Jettou.

Mais Imad Barakkad ne l’entend pas de cette oreille. Il fait ce qui lui plaît, quand cela lui chante et personne n’y pourra redire, fût-ce la ministre du Tourisme.  La direction de la SMIT, il y a été placé grâce aux relations étroites entre sa mère et celle d’un puissant proche des cercles du pouvoir.


Source : http://www.maghreb-intelligence.com  par Mohamed Foulahi

 

Par Med Mohamed Rial le Jeudi 16 Décembre 2021


L'Unesco a intégré, mercredi, "la tbourida" à son patrimoine immatériel, un statut permettant de préserver cette ancienne pratique équestre très populaire au Maroc.


La "tbourida" au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco

L'inscription de la "tbourida" sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité a été annoncée par le Comité du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, qui se réunit en ligne, du 13 au 18 décembre, pour examiner 55 nouvelles demandes d’inscription soumises par les Etats parties. Le Maroc avait officiellement déposé en 2019, auprès de l'Unesco, le dossier de candidature pour inscrire la "tbourida" sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. 

Le dossier a été élaboré par le ministère de la Culture et de la communication (département de la Culture), en partenariat avec la Société royale d’encouragement du cheval (SOREC) et la Fédération royale marocaine des sports équestres. 

La "tbourida" constitue, au sein du patrimoine national marocain, une composante majeure des pratiques liées au cheval. Cet art équestre, profondément ancré dans la culture marocaine, est associé aux festivités tant nationales que régionales. La "tbourida" cristallise aussi de multiples dimensions du patrimoine culturel immatériel, notamment les rituels, aptitudes et savoir-faire relatifs à l'habit traditionnel, à l’artisanat, outre le legs oral indissociable de cette pratique équestre et du cheval.

Rappelons que La fantasia est une tradition équestre pratiquée essentiellement au Maghreb, se manifestant par la simulation d'assauts militaires. Cet art est notamment appelé « jeu de la poudre » ou « jeu des chevaux ».

Pratique très ancienne en Afrique du Nord, elle prend le plus souvent la forme d'évolutions équestres au cours desquelles des cavaliers, munis de fusils à poudre noire et chevauchant des montures richement harnachées, simulent une charge de cavalerie dont l'apothéose est le tir coordonné d'une salve de leurs armes à feu. Elle peut en outre, selon les régions, être exécutée à dos de dromadaire ou à pied.

La fantasia relève indirectement d'une tradition équestre berbère très ancienne, à mettre en rapport avec l'introduction du cheval barbe, qui fut notamment utilisé chez les Lybiens orientaux pour tracter des chars, dès le xiiie siècle av. J.-C., puis, pendant le millénaire suivant, adapté en tant que monture par les Paléo-Berbères, avec, plus tard, les chevauchées de la célèbre cavalerie numide  du roi Massinissa, selon Wikipedia . Signalée à la fin du xviiie siècle par les témoignages de voyageurs au Maghreb, elle sera formellement connue, et prendra ce nom de fantasia, dès 1832, grâce au peintre français Eugène Delacroix Eugène Delacroix  et les tableaux qu'il en fait. Elle deviendra ensuite l'un des sujets de prédilection des peintres orientalistes les plus illustres, tels qu' Eugène Fromentin ou Marià Fortuny .

La fantasia accompagne le plus souvent les fêtes importantes (mariages, naissances, fêtes religieuses, etc.), même si l'aspect touristique l'emporte largement de nos jours.


La "tbourida" au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco

La "tbourida" au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco

Par Med Mohamed Rial le Jeudi 16 Décembre 2021


1 ... « 145 146 147 148 149 150 151 » ... 198




Partager ce site