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LE TOURISME VECTEUR DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL. MOYEN JUDICIEUX DE RAPPROCHEMENT DES CIVILISATIONS ET DES HOMMES


La région Marrakech-Safi renforce son empreinte digitale en se dotant d’un baromètre en temps réel de l’hospitalité et du voyage. Ce dispositif d’aide à la décision a pour finalité d'asseoir un marketing territorial et préserver la notoriété mondiale de la ville Ocre.


Marrakech / Tourisme : le CRT se dote d’une "war room" pour renforcer la réputation de la région
   Les instances de tourisme à Marrakech se doteront bientôt de leur toute première «war room», un baromètre en temps réel de mesure de l’hospitalité et du voyage. «C’est le premier outil au monde de e-réputation régionale», s’enthousiasme Taoufik Aboudia, cofondateur de l’incubateur de start-up Emerging Business Factory (EBF), partie prenante dans le projet. 
 
   L’annonce faite en marge d’un séminaire tenu jeudi 2 décembre 2021 par la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), placé sous la thématique «réinventer l’hôtellerie par la reconquête, l’acquisition et l’innovation», a de quoi faire frémir plus d’un. L’outil en question est développé depuis des mois, sans tambour ni trompette, par un consortium de start-up incubées, entre autres, par EBF.
 
  Baptisé ROC (Reputation operating Ccnter), ce dispositif de veille digitale permettra de mesurer la réputation de la région sur la toile (réseaux sociaux, blog, et site d’information…) permettant, in fine, de mieux jauger l’expérience client par branche d’activité en vue d’opérer des interventions ciblées. 

 

   Un document transmis par un opérateur souhaitant garder l’anonymat donne une idée de l’apport technologique du dispositif. L’outil présente 9 tableaux de bord, propres aux différents sous-secteurs d’activité (transport, hébergement, restauration…), mais renseigne également sur les tendances, le comportement des clients et la réputation des lieux et monuments historiques. 
 
   Ce dispositif d’aide à la décision a pour finalité de développer un marketing territorial et d’augmenter la notoriété de la région, et ce, en impliquant l’ensemble des maillons de la chaîne du tourisme. 
 
  Mesurer l’empreinte digitale d’une région comme celle de Marrakech-Safi à travers le recours à une méthode axée sur les données (data driven strategy) permettra aux autorités de fédérer l’ensemble des acteurs autour d’une vision globale et d’unifier leurs efforts pour préserver la notoriété mondiale de la cité impériale. 
 
  Initialement, le projet devait être livré en septembre 2021, conformément au planning du Datalab CRT Marrakech. «60% à 70% a déjà été livré, et le reste est en cours de traitement», estime Taoufik Aboudia, le CEO d’EBF. La plateforme sera opérationnelle en phase bêta dès début 2022, dans l’espoir de voir le secteur reprendre du poil de la bête. 
 
 Source   :fr.360.com  Par Ayoub Ibnoulfassih
 
 
Voir vidéo : https://youtu.be/5VGGj406PjA

Par Med Mohamed Rial le Samedi 4 Décembre 2021


Depuis la suspension de tous les vols vers le royaume pour deux semaines devant la menace du variant Omicron, les annulations de réservations se multiplient.


Maroc Tourisme : les espoirs déçus d’une relance du tourisme

   Il n’y aura pas de Noël à Fès. Avant la crise sanitaire, la ville impériale du Maroc faisait le plein de touristes pendant cette période de l’année. Propriétaire d’un riad dans la médina, Karim (qui a souhaité garder l’anonymat) est partagé entre la colère et la désolation : « Je n’aurai personne en décembre. Pas un seul client. » 

Au total, 100 % de ses réservations ont été annulées depuis la suspension, le 30 novembre, de tous les vols de passagers vers le royaume pour deux semaines, après l’annonce de la découverte en Afrique australe d’un nouveau variant du SARS-CoV-2, Omicron, au potentiel de propagation important. « On avait le sentiment que le tourisme repartait, on comptait sur la saison d’hiver pour sortir la tête de l’eau, et là, retour à la case départ. »

 

A Ouarzazate – la « porte du désert » –, Zoubir Bouhoute, président du conseil du tourisme provincial, dresse ce même constat amer : « C’est fini. Il n’y aura pas de reprise à la fin de l’année et sans doute pas non plus dans les premiers mois de 2022, car, avec ce nouveau variant Omicron, il ne faut pas s’attendre à une amélioration rapide de la situation sanitaire. » 

Dans un secteur déjà sinistré par deux années de pandémie – et qui pèse lourd dans l’économie marocaine (7 % du PIB, plus de 500 000 emplois) –, la fermeture des frontières aériennes est perçue comme le coup de grâce. La Confédération nationale du tourisme (CNT) prévoit une perte de 1 milliard de dirhams (94,7 millions d’euros) pour la seule dernière semaine de décembre. Semaine durant laquelle 100 000 touristes étrangers étaient attendus.

 

« Un cauchemar »

L’été, pourtant, avait marqué les prémices d’une reprise, après un arrêt quasi total depuis mars 2020. La réouverture des frontières mi-juin avait permis le retour massif des Marocains résidant à l’étranger ainsi que l’arrivée des premiers touristes internationaux. Loin des performances de 2019, les stations balnéaires notamment, comme Agadir, Essaouira ou Tanger, affichaient de belles progressions. Puis, avec les premiers frissons de l’automne est arrivée une cascade de mauvaises nouvelles. Début octobre, les fermetures de lignes aériennes ont commencé avec la Russie, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays-Bas.

Fin octobre, les autorités ont renoncé à organiser l’assemblée générale de l’Organisation mondiale du tourisme prévue à Marrakech du 30 novembre au 3 décembre – un événement très attendu par les opérateurs. C’est Madrid qui en a hérité. Le 25 novembre, l’annonce de la suspension des vols à destination et en provenance de France « jusqu’à nouvel ordre » a douché les derniers espoirs de reprise, alors que l’Hexagone est le marché numéro un pour le tourisme marocain, représentant 28 % des nuitées. Trois jours plus tard, le comité interministériel de suivi de la pandémie annonçait la suspension de toutes les liaisons aériennes pour quinze jours, face à la dissémination du variant Omicron dans plusieurs pays, précisant que la situation serait évaluée régulièrement « afin d’ajuster, au besoin, les mesures nécessaires ».

 

Dans les hôtels, les agences de voyages, les annulations ne se sont pas fait attendre. Bon nombre d’établissements ont déjà décidé de fermer pour l’hiver. A Essaouira, le Festival des Andalousies Atlantiques, prévu fin décembre, a été reporté au printemps 2022. Dans la cité balnéaire, les hôtels terminent novembre avec un taux d’occupation « de 20 % à 30 % », selon le président du conseil du tourisme, Redouane El Khan. A Ouarzazate, ce taux ne dépasse pas les 15 %. « Un hôtel, pour être rentable, doit être à 60 %. A moins de 10 %, c’est la faillite », prévient Zoubir Bouhoute. « C’est un cauchemar, s’alarme Mounir Chami, de la Fédération nationale du transport touristique. Nos 1 670 entreprises, dont 95 % sont des TPE-PMEsont à l’arrêt depuis le début de la crise. Elles n’ont plus les moyens de payer leurs charges ni leurs crédits. La situation est catastrophique. »

Des entreprises en danger

« Le Maroc a bien réussi sa campagne de vaccination ; il est normal de tout faire pour ne pas perdre cet avantage », estime, pour sa part, Wissal El Gharbaoui, la secrétaire générale de la CNT, saluant le choix des autorités de « privilégier la sécurité sanitaire, même si cela a des conséquences extrêmement lourdes sur le plan économique ».

Des négociations sont en cours avec le gouvernement pour réviser le contrat-programme de soutien du tourisme signé en 2020, dont le principal objectif est le maintien des emplois. La ministre du tourisme, Fatim-Zahra Ammor, a fait savoir que l’indemnité mensuelle de 2 000 dirhams (environ 189 euros) par salarié, interrompue en juin, allait être réactivée. La CNT plaide également pour des mesures permettant de soulager la trésorerie « asséchée »des entreprises : « Cela doit passer par un fonds de garantie par l’Etat pour faire bénéficier les entreprises de crédits à taux zéro », défend Mme El Gharbaoui.

 

Selon la secrétaire générale de la CNT, près de 30 % des entreprises de l’industrie touristique marocaine sont en danger ; 20 % des emplois sont « en risque de déperdition ». Des chiffres qui traduisent une sombre réalité. Dans le dédale de ruelles de la médina de Fès, où l’on ne croisait, à la mi-novembre, que quelques touristes isolés, les commerçants, artisans, guides confiaient qu’ils avaient épuisé leurs réserves, comptant sur la solidarité familiale pour les faire vivre, ou parfois sur l’aide de leur patron quand celui-ci a bien voulu maintenir une part du salaire. D’autres se sont reconvertis dans les champs d’oliviers ou sur des chantiers.

« On ressent beaucoup de désarroi, de désespoir, et même des tensions dans la médina. Les gens commencent à avoir faim au sens propre du terme », rapporte Karim, à Fès. Lui croule sous les charges de son riad. « Je commence sérieusement à envisager de vendre, car cette crise, on n’en voit pas le bout. »

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Par Med Mohamed Rial le Samedi 4 Décembre 2021


Alors que la crise entre Rabat et Berlin s’éternise, un rapport du Service fédéral de renseignement extérieur allemand (BND), dont des extraits ont été diffusés par les médias allemands vient jeter de l’huile sur le feu. Baptisé "Nous ne voulons pas d'une nouvelle Turquie en Méditerranée occidentale", le rapport aurait été rédigé par la très polémique Isabelle Werenfels, auteure de l’étude du think thank allemand SWP, qui s’est attaquée au Maroc et qui a fait couler beaucoup d’encre en septembre dernier.


Maroc / Allemagne : Un rapport des renseignements allemands révèlerait l’hostilité de Berlin envers Rabat
Cheffe du bureau de renseignement pour l'Afrique du Nord et le Moyen Orient au sein du BND, Isabel Werenfels est chargée, depuis sa mise en fonction, d’étudier les relations de l'Allemagne avec les pays du Maghreb. Toutefois, durant les dernières années et particulièrement depuis la multiplication des victoires diplomatiques du Royaume dans l’affaire du Sahara, elle s’est beaucoup penchée sur le Maroc, insistant dans différents rapports sur la nécessité de « limiter ses ambitions ». 
  
Dernier en date, le rapport du « Bundesnachrichtendienst » dans lequel elle aurait indiqué que l’alliance entre Rabat et Tel Aviv est un « choc puissant » non seulement pour l'Allemagne, mais pour toute l’Union Européenne, «car elle représente une menace pour ses intérêts et une menace directe pour elle-même à court et à moyen terme ». L’argument qu’aurait avancé l’auteure est que l'Afrique du Nord est pour l’Europe une zone fertile pour vendre ses produits et une porte donnant accès à l'immense marché africain, négligeant d’emblée que l’Afrique d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier et que les politiques de ses pays s'articulent autour de la promotion des intérêts communs et par la mise en place de partenariats solidaires win-win, qui ne se limitent pas à l'Europe. 
  
«L'accord israélo-marocain nous épuisera (NDLR :Allemagne) ; d'autant plus que pour les marchés miniers, pour lesquels nous avons défini une stratégie depuis 2019 lorsque nous avions conclu un accord avec plusieurs de nos sociétés pour opérer en Afrique, et nous étions certains qu'elles commenceraient clairement à pénétrer ce grand marché en 2020», aurait-elle souligné, avant d’ajouter que la pandémie du Covid-19 aurait retardé ce projet que Berlin avait bien planifié et mûrement pensé, les relations commerciales avec l'Afrique « étant encore très faibles ». 
  
Par ailleurs, Isabel Werenfels, qui a décroché son doctorat en Algérie et qui ne cache pas son faible pour ce pays (Comme en témoigne son ancienne bio sur Twitter qu’elle a supprimé après la polémique de SWP : «Has a very weak spot for #Algeria»), aurait suggéré l’’accès à l'Afrique via l'Algérie, en avançant que Rabat ne serait pas enthousiaste à l'idée d'engager un partenariat avec Berlin. Elle aurait affirmé qu’Alger offre à l'Allemagne « tous les privilèges et facilités dans le domaine économique et même politique ». « L'entrée d'une puissance économique comme Israël en partenariat avec une puissance émergente comme le Maroc ne nous laissera même pas l'espace d'expansion dans une région riche en minerais dont l'industrie allemande a besoin, car notre action ne s'est pas opérée avec la rapidité requise », aurait-elle poursuivi. 
  
Travail de sabotage 
  
Le rapport en question donnerait également des éléments qui pourraient être liés directement à la crise maroco-allemande. Jusqu’à maintenant, les raisons dévoilées par les médias concernaient l’attitude perfide et hostile vis-à-vis de l’intégrité territoriale du Maroc. A cela, s’ajoute le fait que Berlin fût le premier pays à se lever contre la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara en n’ayant pas hésité à appeler à une réunion du Conseil de Sécurité au lendemain de la décision de Trump, sans oublier l’exclusion du Maroc de la Conférence de Berlin sur la Libye. Or, en passant en revue le prétendu rapport de Werenfels l’hostilité allemande serait bien plus grave. 
  
En parcourant les documents dans les archives des services secrets allemands, l’auteure aurait trouvé que ces derniers ont tenté de « créer de nombreux problèmes complexes pour le Maroc, et d’arrêter ses activités dans de nombreuses parties de l'Afrique au détriment de ses ennemis et concurrents traditionnels dans la région ». 
  
Le contrôle effectif du BDN sur de nombreux secteurs industriels en Afrique, aurait joué, selon la même source, un rôle important dans la perturbation de la marche des entreprises marocaines et leur développement dans l’Afrique de l’Ouest et dans de nombreuses régions africaines, ainsi que leur lobbying politique, dans le but de nuire aux intérêts du Maroc et de l'affaiblir dans la région. Selon les paroles attribuées à Werenfels et qui pour l’instant n’ont été ni confirmées ni infirmées, le plan qui aurait coûté beaucoup d'argent aux contribuables allemands a non seulement échoué, mais a fait émerger «une nouvelle Turquie dans la Méditerranée occidentale». 
  
L’Espagne se plaint des accords d’Abraham ! 
  
Selon ledit rapport, l’Espagne serait insatisfaite du soutien américain au Maroc, « en particulier après les accords d'Abraham », notant qu’un coup de froid a été remarqué entre Washington et Madrid, et qui s'est traduit par le transfert de nombreux soldats américains des bases espagnoles vers les bases italiennes. 
  
Cela dit, la même source précise que le volcan qui sommeille entre Madrid et Rabat menacerait d'exploser, notant que Berlin ne peut être qu'un fervent partisan de Madrid. Concernant les deux villes occupées de Sebta et Mellila, l’auteure aurait indiqué que les rapports des services allemands notent que ces « deux villes sont soumises à un terrible siège marocain et que nous devons les aider financièrement et économiquement, car elles font partie intégrante de l'Europe et constituent des débouchés stratégiques non seulement pour Madrid, mais même pour l'Union Européenne». Les deux villes «sont au bord de l'effondrement», aurait commenté l’auteure, appelant le gouvernement (NDLR : allemand) à œuvrer pour un support global à l’Espagne. 
  
Ce rapport, dont on en saura sans doute davantage dans les jours à venir, et qui s’ajoute à la très controversée étude du Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) – qui pour rappel a exhorté l’UE à «relativiser les ambitions hégémoniques du Maroc» tout en favorisant la coopération avec Alger et Tunis – confirmerait, d’une part, la position hostile d'Isabel Werenfels et expliquerait, d’autre part, les raisons de la crise entre le Maroc et l’Allemagne, dont les autorités ne manifestent plus de respect pour les institutions ni l’intégrité du Royaume. Il ne faut donc pas s’étonner de voir la froideur diplomatique se poursuivre dans le futur, car le Maroc n’accepte plus d’être pris de haut.
 
Source : www.lopinion.ma

Par Med Mohamed Rial le Samedi 4 Décembre 2021


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